
Les Bourses mondiales évaluent lundi l'état des relations commerciales entre Pékin et Washington, après des menaces de forts droits de douane de Donald Trump visant la Chine suivies de déclarations plus conciliantes du président américain.
En Europe, dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,59%, Francfort gagnait 0,60%, Londres 0,18% et Milan 0,41%.
«Les marchés jonglent actuellement avec plusieurs dossiers», dont la «reprise soudaine des hostilités commerciales entre les États-Unis et la Chine vendredi», résume Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.
Le président américain Donald Trump avait estimé vendredi que la Chine «devenait très hostile», avant de menacer Pékin d'imposer 100% de droits de douane aux produits chinois, qui viendraient s'ajouter aux 30% déjà appliqués depuis mai dernier ainsi qu'aux taux appliqués à certains secteurs spécifiques. Les produits américains entrant en Chine sont, eux, taxés à 10%.
«Après avoir déclenché un vent de panique vendredi (...), Donald Trump a rassuré les investisseurs dimanche soir en affirmant sur Truth Social qu'il entretenait toujours une ‘excellente relation’ avec le ‘très respecté président Xi+’ », explique John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.
Le président américain a en effet adopté dimanche un ton plus conciliant dans le conflit commercial qui oppose les deux grandes puissances économiques, disant que les États-Unis veulent «aider la Chine, pas lui nuire».
Donald Trump a ainsi «semblé revenir sur sa menace d'imposer un tarif supplémentaire de 100% sur la Chine après que Pékin a restreint ses exportations de terres rares», commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.
«Cependant, ce message ne signifie pas qu'une solution a été trouvée. Trump semble plutôt suggérer que les marchés financiers ont surréagi», poursuit Mme Brooks.
Pour Jim Reid, «les échanges de ce week-end suggèrent que les deux camps se repositionnent pour négocier, mais la rivalité restera un thème récurrent: la Chine détient un levier stratégique sur les terres rares, tandis que les États-Unis dominent l'intelligence artificielle et les semi-conducteurs».
L'humeur est plus maussade en Asie, les menaces douanières de Donald Trump ayant ravivé les craintes d'une guerre commerciale.
L'indice Hang Seng de Hong Kong perdait 2,14% dans les derniers échanges après avoir perdu près de 3,5% à la mi-séance lundi. Shanghai a cédé 0,14% et Shenzhen 0,93%.
La place de Tokyo était fermée lundi en raison d'un jour férié.
Les actifs français pénalisés
Autre dossier scruté par les investisseurs: la scène politique française avec l'entrée en fonction lundi du deuxième gouvernement de Sébastien Lecornu, avec l'objectif de déposer un projet de budget dans les temps et de trouver le "chemin" qui lui évite la censure promise par les oppositions.
L'instabilité politique dans le pays «maintient la pression sur les actifs français, en particulier sur les obligations d'État», estime Kathleen Brooks. «Les négociations budgétaires à venir seront un exercice d’équilibriste entre les différentes factions politiques et les marchés obligataires.»
Sur le marché de la dette, le taux de l'emprunt français à dix ans évoluait à 3,48% vers 07H15 GMT, au même niveau qu'en clôture vendredi. Son équivalent allemand, la référence sur les marchés, s'établissait à 2,65%, contre 2,64% vendredi à la clôture.
Le «spread», ou l'écart entre les taux français et l'étalon allemand à 10 ans, atteint actuellement 0,83 point de pourcentage.
L'or au sommet
«Les craintes liées aux droits de douane ont ravivé la demande» pour le métal jaune, note par ailleurs Kathleen Brooks.
L'once d'or a bondi à un nouveau sommet historique lundi, à 4.078,24 dollars, «porté par la demande refuge des investisseurs malgré des prix déjà élevés.
Vers 07H15 GMT, il évoluait à 4.068 dollars l'once.
Avec AFP
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