
Le Danemark va renforcer les contrôles environnementaux des pétroliers qui mouillent au large de Skagen (nord), jonction entre la mer Baltique et la mer du Nord, pour mieux lutter contre la flotte fantôme russe, a annoncé lundi le ministère de l'Environnement.
«Nous renforçons maintenant le contrôle des règles environnementales de base, afin de pouvoir agir de manière plus efficace et cohérente à l'égard des pétroliers et de la flotte fantôme russe», a dit le ministre Magnus Heunicke, cité dans un communiqué de son ministère.
Plus de 60.000 navires passent par Skagen chaque année, parmi lesquels plusieurs dizaines, vieux et mal entretenus, sont soupçonnés d'appartenir à la flotte fantôme russe.
Cette flotte est composée de plusieurs centaines de navires clandestins qui permettent à Moscou d'exporter son pétrole, principale source de revenus du Kremlin.
Le mode opératoire opaque de ces bateaux (changement fréquent de pavillons, propriétaires installés dans des paradis fiscaux, transpondeurs souvent éteints...) les rend difficiles à repérer et à relier à Moscou.
Des experts et nombre de dirigeants européens estiment que certains bateaux sont aussi des instruments au service de la guerre hybride russe.
La police danoise n'a pas exclu que les drones qui ont survolé fin septembre des aéroports et des installations militaires danoises soient partis de l'un de ces navires.
Quelque 444 d'entre eux font l'objet de sanctions de l'Union européenne, dont un pétrolier retenu cinq jours par les autorités françaises avant de reprendre jeudi soir son trajet vers l'Inde.
Dans le projet de loi de finances de 2026, le gouvernement danois a prévu une enveloppe, dont le montant n'a pas encore été rendu public, pour l'Administration maritime danoise afin de mener les contrôles et s'assurer qu'ils respectent les règles environnementales concernant notamment la gestion des déchets, les eaux de ballast (réservoir du navire, ndlr) et les exigences en matière de carburant.
«Nous devons stopper la machine de guerre de Poutine», a affirmé le ministre danois de l'Industrie, Morten Bødskov, cité dans le communiqué. «Nous utilisons tous les outils à notre disposition».
AFP
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