L'Iran dit que la coopération avec l'AIEA «n'est plus pertinente»
Face à l'échéance fixée à la fin du mois d'août pour éviter des sanctions sévères de l'ONU, l'Iran reprendra les négociations sur le nucléaire la semaine prochaine avec la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, dans un contexte de tensions croissantes liées à la suspension de sa coopération avec l'AIEA à la suite de la guerre avec Israël. ©Atta Kenare / AFP

L'Iran a affirmé dimanche que la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) «n'est plus pertinente» avec le retour des sanctions de l'ONU liées au programme nucléaire iranien.

«De nouvelles décisions doivent donc être prises et, à mon avis, l'accord du Caire n'est plus pertinent dans la situation actuelle», a déclaré le chef de la diplomatie Abbas Araghchi devant des ambassadeurs étrangers à Téhéran.

Il faisait référence à l'accord conclu le mois dernier entre l'Iran et l'AIEA, pour définir la reprise de leur coopération.

L'Iran avait suspendu en juillet toute coopération avec le gendarme onusien du nucléaire après les bombardements de sites nucléaires iraniens en juin par Israël et les États-Unis durant une guerre de 12 jours.

«L'accord du Caire ne peut plus servir de base à notre coopération avec l'AIEA», a estimé M. Araghchi, ajoutant qu'une «décision» concernant la relation entre l'Iran et l'agence «sera annoncée» prochainement.

A l'initiative de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne, l'ONU a rétabli le 28 septembre ses sanctions contre l'Iran, levées il y a dix ans, liées au programme nucléaire iranien.

Téhéran a plusieurs fois averti qu'un retour des sanctions entraînerait une suspension de la coopération avec l'AIEA.

Il n'est pas clair dans l'immédiat si l'Iran compte complètement rompre avec l'Agence.

Depuis le retour des sanctions onusiennes, un certain nombre de politiques iraniens appellent à une sortie du Traité de non-prolifération (TNP) auquel adhère l'Iran depuis 1970.

Le TNP fait obligation aux États signataires de déclarer et placer leurs matières nucléaires sous le contrôle de l'AIEA.

Le programme nucléaire iranien empoisonne de longue date les relations de l'Iran avec les pays occidentaux, États-Unis en tête, qui soupçonnent, avec Israël, ennemi juré du pouvoir iranien, Téhéran de chercher à se doter de la bombe atomique.

L'Iran se défend d'avoir de telles ambitions militaires mais insiste sur son droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour produire de l'électricité.

Selon l'AIEA, l'Iran est le seul pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir l'uranium à un niveau élevé (60%), proche du seuil technique des 90 % nécessaires à la fabrication de la bombe atomique.

En 2015, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les États-Unis, la Russie et la Chine avaient conclu avec l'Iran un accord, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée des sanctions.

Les États-Unis, sous le premier mandat du président Donald Trump, ont décidé en 2018 de s'en retirer et de rétablir leurs propres sanctions.

L'Iran s'est affranchi en représailles de certains engagements, en particulier sur l'enrichissement d'uranium.

AFP

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