Nucléaire : l'accord avec l'Iran inclut «toutes les installations et infrastructures», selon l'AIEA
L'Iran et l'AIEA reprennent leur coopération. ©Joe Klamar / AFP

Le nouvel accord de coopération conclu avec l'Iran «inclut toutes les installations et infrastructures» dans le pays, a déclaré mercredi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi.

L'Iran a tempéré ces déclarations en précisant que «pour le moment» les inspecteurs de l'AIEA n'auront «aucun accès» aux sites nucléaires.

«Conformément à cet accord, aucun accès ne sera accordé aux inspecteurs de l'AIEA pour le moment, sauf à la centrale de Bouchehr, en raison du remplacement du combustible de cette centrale» qui produit de l'électricité, a déclaré à la télévision d'État mercredi le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi. «Cet accord ne crée aucun accès» supplémentaire, a ajouté le ministre, principal négociateur sur le nucléaire côté iranien.

Selon M. Grossi, le nouveau cadre, dont la conclusion a été annoncée mardi soir par l'Iran, «prévoit également les rapports requis sur toutes les installations attaquées, y compris les matériaux nucléaires présents sur ces sites», en référence aux installations frappées par Israël au mois de juin. Il s'exprimait dans un discours devant le Conseil des gouverneurs de l'AIEA.

L'Iran avait suspendu sa coopération avec le gendarme onusien du nucléaire après le lancement par Israël d'une attaque sans précédent contre ses installations nucléaires et militaires, ainsi que des zones résidentielles. Washington s'était ensuite joint aux frappes contre les principales installations nucléaires de Fordo, Ispahan et Natanz.

«L'Iran et l'agence vont maintenant reprendre leur coopération de manière respectueuse et exhaustive. Les étapes pratiques (...) doivent maintenant être mises en œuvre», a ajouté M. Grossi mercredi, tout en soulignant que «des difficultés et des questions à résoudre», pourraient surgir.

Depuis juillet, une loi votée au Parlement iranien bannit en principe toute coopération avec l'AIEA.

Des inspecteurs de l'agence ont néanmoins fait un bref retour en Iran fin août pour remplacer le combustible du site de Bouchehr, la principale centrale nucléaire de production d'électricité du pays. Mais ils n'avaient pu accéder aux sites bombardés en juin et dont l'étendue exacte des dégâts n'est pas connue.

Le nouvel accord a été annoncé depuis Le Caire où M. Grossi a rencontré Abbas Araghchi, leur première réunion depuis la guerre de 12 jours en juin.

Mardi soir, M. Araghchi a déclaré «qu'en cas d'action hostile contre l'Iran, y compris le rétablissement des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies qui avaient été levées, l'Iran considérera ces étapes pratiques comme terminées».

La rencontre entre MM. Araghchi et Grossi est intervenue au moment où la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne (groupe E3) menacent de rétablir fin septembre des sanctions contre l'Iran, suspendues depuis 2015 par un accord international sur le nucléaire conclu alors avec Téhéran.

Paris juge «crucial» que l'Iran accepte l'inspection de ses sites, a déclaré à l'AFP une source diplomatique française qui a requis l'anonymat, ajoutant que «les gestes sur le terrain (...) seront déterminants» dans la décision de réimposer ou non des sanctions.

Une clause de cet accord, enclenchée fin août, permet le rétablissement de ces sanctions si une partie estime que l'Iran ne respecte pas ses engagements.

Avec AFP

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