
À Beyrouth, les autorités libanaises haussent le ton face aux propriétaires de générateurs privés qui refusent de se conformer aux règles fixées par le gouvernement, pour organiser le secteur. Après l’expiration, samedi, du délai de 45 jours donné aux propriétaires de générateurs pour régulariser leur situation, une campagne de terrain a été lancée pour sanctionner les infractions les plus flagrantes.
Au cœur de cette opération, menée conjointement par la Sécurité de l’État et le ministère de l’Économie, huit procès-verbaux ont été établis dans divers quartiers de la capitale, notamment à Achrafieh, Sabra, Mousseitbé et Mar Élias. Les propriétaires visés sont accusés d’imposer des tarifs non conformes à la loi en vigueur et de ne pas avoir installé de compteurs individuels, comme l’impose la réglementation.
Ces inspections ciblées marquent un tournant dans l’approche des autorités, qui affirment vouloir mettre fin à des pratiques abusives devenues courantes. Selon le ministre de l’Économie, Amer Bsat, les générateurs contrôlés au début de la campagne, ont été choisis en raison de leur taille et de leur historique en matière d’infractions répétées. Les cas ont été transmis au parquet financier, qui dispose désormais de quinze jours pour donner suite au dossier.
Un secteur dans le viseur des autorités
À la mi-août, le gouvernement avait accordé 45 jours aux exploitants pour se mettre en règle. La circulaire publiée à cet effet imposait trois obligations: installation de compteurs, respect des tarifs fixés par le ministère de l’Énergie et ajout de filtres pour encadrer la consommation.
Le ministre de l’Économie a exclu toute indulgence à l’égard de ceux qui n’auraient pas pris connaissance des règles. Il a également nié toute interférence politique dans l’application des sanctions, assurant que la campagne allait s’étendre à l’ensemble du territoire, avec le soutien des forces de sécurité et des services de contrôle.
La Sécurité de l’État, pour sa part, précise que les contrevenants disposent d’un délai de quinze jours pour se conformer aux règles, sans quoi des poursuites judiciaires seront enclenchées. Les sanctions prévues incluent la saisie des générateurs.
Il faut dire qu’un tiers des générateurs recensés au début de l’année par le ministère de l’Économie fonctionnaient sans respecter les normes. Sur les quelque 7.000 générateurs estimés à l’échelle nationale, beaucoup échappent encore à tout encadrement et imposent des tarifs souvent jugés excessifs, selon un rapport de 2025 du ministère de l’Économie.
Les autorités disent vouloir sortir d’un système anarchique et instaurer un cadre de fonctionnement plus transparent. L’objectif affiché: construire une relation encadrée, mais équitable, entre l’État et ces acteurs privés devenus incontournables, sans tolérer les abus. Affaire à suivre.
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