Les Kurdes manifestent dans le nord-est de la Syrie pour réclamer la décentralisation
Des Kurdes syriens brandissent pancartes et drapeaux lors d’un rassemblement réclamant une administration autonome et des droits pour les Kurdes dans la ville majoritairement kurde de Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, le 17 septembre 2025. ©Delil Souleiman / AFP

Des milliers de personnes ont manifesté mercredi à Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, administrée par les Kurdes, pour réclamer une décentralisation alors que les négociations avec Damas sur l'avenir de la région piétinent.

Les tensions sont vives entre les autorités islamistes ayant chassé début décembre l'ex-président Bachar al-Assad et les Kurdes, qui réclament un système de gouvernement préservant une part de l'autonomie dont ils jouissent de facto.

Damas, de son côté, rejette «toute forme» de décentralisation.

Un journaliste de l'AFP a vu des milliers de manifestants brandissant les drapeaux de l'administration autonome et des Forces démocratiques syriennes (FDS, bras armé des Kurdes soutenus par Washington).

«Si la question kurde n'est pas réglée, la Syrie ne sera jamais un État démocratique et les crises ne prendront pas fin», a déclaré le dirigeant kurde Aldar Khalil lors du rassemblement.

«Quand nous parlons de décentralisation, nous la voulons pour toute la Syrie, pas seulement pour notre région», a-t-il ajouté.

Le chef des puissantes FDS, Mazloum Abdi, et le président par intérim, Ahmad Al-Chareh, ont conclu le 10 mars un accord visant à intégrer les institutions kurdes dans l'État syrien.

Plusieurs sessions de négociation ont eu lieu depuis, en vain, les Kurdes ayant critiqué la déclaration constitutionnelle qui accorde les pleins pouvoirs à M. Chareh, et la formation d'un gouvernement jugé non représentatif de la diversité ethno-religieuse syrienne.

La Syrie doit organiser en septembre un scrutin indirect pour choisir des membres du Parlement.

Mais Damas a annoncé le report du scrutin dans la province à majorité druze de Soueida ainsi que dans celles de Raqa et Hassaké, contrôlées par les Kurdes, évoquant des «défis sécuritaires». Le processus de désignation se tiendra uniquement dans les zones tenues par l'État.

Dans une interview à la chaîne al-Ikhbariya vendredi, Ahmad al-Chareh a déclaré que «les négociations avec les FDS restaient bloquées», tout en confirmant l'intervention de médiateurs étrangers. Il a assuré avoir fait des concessions pour éviter une reprise des combats.

Les craintes kurdes se sont renforcées après les violences confessionnelles de juillet à Soueida et sur la côte à majorité alaouite en mars.

AFP

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