Syrie: au moins cinq jihadistes de l'EI tués dans les «représailles» américaines
Sur cette photo de l’armée américaine prise le 19 décembre 2025 depuis un lieu non divulgué, un A-10 Thunderbolt II de l’US Air Force circule sur une base située dans la zone de responsabilité du Commandement central des États-Unis. ©US Air Force / AFP

Une semaine après une attaque qui a coûté la vie à trois Américains en Syrie, les États-Unis ont frappé dans la nuit de vendredi à samedi des «bastions» du groupe jihadiste État islamique, tuant au moins cinq de ses membres selon une ONG.

La Jordanie a apporté son soutien à cette opération visant à «empêcher les organisations extrémistes d'exploiter» le sud de la Syrie pour lancer des attentats «menaçant la sécurité de ses voisins et de la région», a expliqué l'armée dans un communiqué, s'inquiétant de «la reconstruction des forces» de l'EI.

Alors que «plus de 70 cibles» ont été visées sur l'ensemble du pays, Donald Trump a parlé de «très lourdes représailles» en réponse à l'attaque, imputée par Washington à l'EI, qui avait tué deux militaires américains et un interprète le 13 décembre dans la région désertique de Palmyre.

«Nous frappons très fort contre des bastions de l'EI», a écrit le président américain sur son réseau Truth Social, peu après l'annonce par le Pentagone d'une opération «massive».

Elle a débuté à 16H00 heure de Washington (21H00 GMT, minuit en Syrie) et impliqué des avions de chasse, des hélicoptères et de l'artillerie, a précisé le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient, le CENTCOM.

Parmi les cinq personnes tuées, dans la province de Deir Ezzor (est), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), figure «le chef d'une cellule» de l'EI chargée des drones, a précisé samedi à l'AFP le responsable de l'ONG Rami Abdel Rahman.

Les frappes ont visé des cellules de l'EI dans les régions de Homs, Raqa et Deir Ezzor, d'après une source sécuritaire.

«Aucun refuge»

L'attaque contre les Américains a été menée par un membre des forces de sécurité syriennes, mettant dans l'embarras le pouvoir à Damas, qui tente de se rapprocher des États-Unis et s'est joint à la coalition internationale antijihadiste.

Les autorités syriennes avaient affirmé que l'auteur de l'attaque était sur le point d'être limogé en raison de ses «idées islamistes extrémistes».

Après qu'il a dissous les organes militaires et sécuritaires de Bachar al-Assad qu'il a renversé, le président intérimaire syrien Ahmad al-Chareh a intégré au sein de la nouvelle armée les groupes qui lui étaient alliés, dont des jihadistes étrangers.

C'est la première fois qu'une telle attaque est rapportée en Syrie depuis sa prise de pouvoir.

Le gouvernement syrien «réitère son solide engagement à combattre l'EI et à s'assurer qu'il ne bénéficie d'aucun refuge sur le territoire syrien», a affirmé le ministère des Affaires étrangères dans une déclaration publiée sur X peu après les frappes américaines, sans toutefois les mentionner directement.

«10 opérations»

L'EI avait contrôlé la région de Palmyre avant d'être défait en Syrie par une coalition internationale en 2019. La Jordanie avait à l'époque déjà participé aux frappes et le pays avait été fortement marqué par la mort d'un pilote brûlé vif dans une cage par les jihadistes après avoir été capturé fin 2014.

Malgré sa défaite, ses combattants repliés dans le vaste désert syrien continuent épisodiquement de mener des attaques.

Le CENTCOM affirme que depuis l'attaque de samedi contre ses troupes, «les États-Unis et leurs forces alliées ont mené 10 opérations en Syrie et en Irak, aboutissant à la mort ou au placement en détention de 23 terroristes».

Les forces américaines en Syrie sont notamment déployées dans les zones sous contrôle kurde dans le nord, ainsi que dans la base d'Al-Tanf, près de la frontière jordanienne.

Le retour au pouvoir de Donald Trump, sceptique de manière générale sur les déploiements de soldats américains à l'étranger, pose la question du maintien de cette présence militaire.

Le Pentagone avait annoncé en avril que les États-Unis réduiraient de moitié le nombre de soldats américains en Syrie, dont l'effectif total actuel n'est pas officiellement connu.

AFP

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