
Chaque semaine, sans faute, le secrétaire général du Hezbollah nous gratifie de sa présence télévisuelle. À côté, même les navets turcs doublés en dialecte syrien ressemblent à de super productions hollywoodiennes.
Des déclarations, toujours enregistrées, bien sûr, parce que la spontanéité, c’est risqué surtout quand on veut éviter que les Israéliens sachent où l’on se trouve. D’où ce fameux fond neutre, impersonnel, qui pourrait aussi bien être le mur d’une cave anonyme.
Et que nous dit-il, semaine après semaine? Les mêmes menaces recyclées, les mêmes phrases martelées, comme si la répétition infinie suffisait à convaincre que le monde tremble devant son verbe. On en viendrait presque à souhaiter une pause… juste pour le plaisir du suspense. Mais non: dès que le calendrier affiche la moindre occasion, paf! il est là, fidèle au poste, comme une série sans fin dont on connaît tous les épisodes. À chaque fois, la scène se répète. Toujours lui, le secrétaire général, seul face à la caméra, le visage grave, la voix solennelle. Chaque menace, chaque déclaration semble sortie d’un script qu’on connaît par cœur. On anticipe le ton, la pause dramatique, le regard à gauche, le regard à droite… et on soupire: «Encore lui.»
À force, cette mécanique devient lassante. Les mots, qu’il veut cinglants, sonnent creux. Les menaces, censées impressionner, s’évanouissent dans le flot des phrases trop longues. Et nous, téléspectateurs contraints et résignés, on se demande si le plus redoutable n’est pas ce déjà-vu hebdomadaire plutôt que l’ennemi imaginaire qu’il promet chaque semaine. Si on doit continuer à ce rythme, un média training s’impose… pour lui, cette fois. Cela permettrait de varier un peu le spectacle. Mais, précision: nous ne sommes pas volontaires pour lui assurer cette formation parce que… y a du boulot! Allez! On a hâte. Prochaine apparition le 19 septembre.
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