L’État réduit progressivement l’arsenal du Hezbollah
©Ici Beyrouth

Quiconque croit que le Hezbollah va remettre ses armes à l’armée libanaise se leurre. Une telle éventualité n’a jamais été à l’ordre du jour, et ce, pour deux raisons majeures. D’une part, cet arsenal reste étroitement lié au projet stratégique de la République islamique d’Iran. D’autre part, il constitue un levier de mobilisation pour la communauté chiite contre les autres forces politiques, l’idée étant que les chiites seraient menacés sans ces armes. Ce mécanisme soude le bloc chiite autour du parti pro-iranien, lui offrant un avantage décisif à l’approche des prochaines élections législatives et lui permettant de s’ériger en représentant exclusif de la communauté.

Selon des sources officielles libanaises, la centralisation des armes se poursuit dans le cadre d’un processus progressif visant à atteindre le résultat escompté, malgré la résistance du Hezbollah.

L’armée prévoit d’intensifier ses efforts au sud du Litani avant d’étendre son action vers les zones situées plus au nord. Depuis l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024, elle bloque tout transfert d’armes et de munitions et surveille plusieurs sites soupçonnés d’abriter des dépôts, sur la base d’informations transmises par la commission de surveillance du cessez-le-feu. Par ailleurs, les laissez-passer et autres privilèges permettant aux membres de la formation pro-iranienne de circuler librement ont été révoqués, et leur accès à plusieurs administrations de l’État, tant sécuritaires que militaires, est désormais restreint.

De sources officielles libanaises, on confirme que ces actions bénéficient du soutien actif de la communauté internationale, en particulier des États-Unis. Pour preuve, le Congrès américain a approuvé la semaine dernière une aide de 190 millions de dollars en faveur de l’armée libanaise, consolidant son rôle dans la sécurisation du territoire.

En parallèle, Israël poursuit ses opérations militaires contre le Hezbollah, ciblant ses infrastructures et ses cadres. Lundi, des raids dans la Békaa-Nord ont visé des centres d’entraînement, causant la mort de cinq membres du parti. Sollicitée pour intervenir, l’armée libanaise a temporisé, craignant une escalade. Selon des sources diplomatiques occidentales, ces frappes devraient se poursuivre, avec un soutien américain total, dans le but de renforcer le maintien des armes aux mains de l’État libanais.

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