
L'armée israélienne a annoncé avoir mené mardi des frappes contre des responsables du mouvement islamiste palestinien Hamas, à Doha. Le bilan de l’attaque reste incertain en raison d’informations contradictoires concernant la présence de hauts responsables du Hamas sur le site des frappes et l’ampleur des pertes et des victimes parmi eux. Des sources israéliennes, citées par les médias israéliens, ont cependant présenté l’opération comme étant un coup majeur porté à la direction du mouvement palestinien.
Selon le Hamas, les frappes ont fait six tués, le fils de Khalil al-Hayya (un des dirigeants du Hamas) Humam al-Hayya, son directeur de cabinet Jihad Labad, ainsi que trois collaborateurs, probablement des gardes du corps ou des conseillers de hauts responsables du Hamas. La formation palestinienne pro-iranienne a ajouté que la haute direction du mouvement a survécu à ce qu’elle a qualifié d’«attaque lâche» et que «la tentative d’assassinat israélienne a échoué».
Les autorités du Qatar ont confirmé des frappes contre des domiciles de responsables du Hamas et condamné une attaque «lâche» et de «criminelle», sans évoquer un bilan. Elles ont seulement annoncé qu’un agent de sécurité a été tué dans l’attaque.
Tel Aviv a pour sa part indiqué qu’il attend les résultats de l’opération militaire.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a indiqué qu’ils étaient «bons» et a averti que les «dirigeants terroristes» ne seraient en sécurité nulle part. «Les jours où les dirigeants terroristes pouvaient bénéficier d’une immunité partout sont révolus», a déclaré Netanyahou lors d’un événement à l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, ajoutant qu’il avait ordonné l’opération «pour régler leurs comptes avec les meurtriers et garantir la sécurité future des citoyens israéliens».
Il a précisé qu’Israël avait initié et dirigé la récente opération à Doha, assumant l’entière responsabilité de la frappe. Benjamin Netanyahou a toutefois souligné que les médiations en cours à Doha, pour la libération des otages et le règlement de la guerre à Gaza, sont entièrement indépendants des frappes.
Les autorités qataries ont cependant annoncé qu’elles étaient suspendues, après avoir dénoncé «une violation du droit international et une menace grave pour la sécurité des Qataris et des résidents».
Doha a indiqué qu’il ne tolérera aucune action portant atteinte à sa sécurité ou à sa souveraineté. Des enquêtes sont en cours au plus haut niveau, et de nouveaux détails seront communiqués dès qu’ils seront disponibles.
La chaîne israélienne 14 a rapporté que l’armée avait baptisé l’opération «Jour du Jugement», précisant que des avions de combat avaient frappé une réunion de dirigeants du Hamas dans la capitale qatarie. Le site Axios a ajouté que l’attaque avait visé la délégation de négociation du Hamas, réunie à Doha pour discuter d’une proposition américaine.
Le dirigeant du Hamas Khaled Mechaal aurait également été présent lors de cette rencontre au moment de la frappe.
L'ambassade des États-Unis au Qatar a appelé mardi ses ressortissants dans le pays à «rester à l'abri» après l’attaque.
«Nous avons vu des informations faisant état de frappes de missiles à Doha. L'ambassade des États-Unis a ordonné à son personnel de rester à l'abri dans ses locaux. Il est conseillé aux citoyens américains de rester à l'abri et de suivre les mises à jour», a-t-elle écrit sur son compte X.
Le président américain Donald Trump avait déclaré dimanche avoir lancé un «dernier avertissement » au Hamas, affirmant que le groupe militant palestinien devait accepter un accord pour la libération des otages à Gaza.
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