
Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a critiqué jeudi à Quito la France et d'autres pays disposés à reconnaître l'État palestinien, affirmant les avoir prévenus de possibles représailles de la part d'Israël sous la forme d'une annexion de territoires en Cisjordanie.
Le secrétaire d'État américain a refusé de se joindre à la condamnation mondiale du plan de colonisation en Cisjordanie approuvé par Israël, qui compromet la possibilité d'un État palestinien.
Une vingtaine de pays, dont le Royaume-Uni, la France, l'Espagne, l'Italie et le Canada, ont rejeté en août un projet-clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie occupée, car il diviserait ce territoire palestinien en deux.
«En ce qui concerne la Cisjordanie et l'annexion, rien n'est définitif. C'est un sujet qui fait débat dans certains secteurs de la politique israélienne», a déclaré M. Rubio lors d'une visite dans la capitale équatorienne.
«Ce que je peux vous dire, c'est que c'était tout à fait prévisible», a-t-il ajouté.
Le projet de construction a suscité une forte opposition internationale. L'ONU et l'Union européenne ont exhorté Israël à renoncer à ce plan.
L'Autorité palestinienne, qui administre partiellement la Cisjordanie, a rapidement condamné cette mesure.
Le président français Emmanuel Macron coprésidera le 22 septembre avec le prince saoudien Mohammed ben Salmane une conférence au siège de l'ONU à New York sur la «solution à deux États», au cours de laquelle Paris doit formaliser, de concert avec plusieurs autres pays comme l'Australie, la Belgique ou le Canada, sa reconnaissance de l'État de Palestine.
«Nous leur avons dit que cela donnerait lieu à ce type d'actions réciproques et que cela rendrait le cessez-le-feu difficile», a déclaré jeudi M. Rubio.
Il a également estimé que la pression pour renforcer le statut de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie avait enhardi son rival, le Hamas, à Gaza.
«Le jour où les Français ont annoncé leur décision, le Hamas s'est retiré de la table des négociations», a déclaré M. Rubio.
Mercredi, le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a appelé à l'annexion de larges portions de la Cisjordanie dans le but d'enterrer l'idée d'un État palestinien.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain Donald Trump a apporté un soutien sans faille à Israël, tout en multipliant, sans succès, les initiatives pour mettre fin à la guerre menée par Israël en réponse à l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023.
AFP
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