Israël s’attend à l’exode d’un million de Gazaouis lors d’une nouvelle offensive
Une fillette traverse le pare-brise brisé à l’avant d’un véhicule transportant des personnes et leurs biens lors d’une évacuation vers le sud depuis Gaza-Ville, le 2 septembre 2025. ©Eyad Baba / AFP

Un haut responsable militaire israélien a déclaré mercredi que les autorités estimaient qu’une offensive imminente dans la bande de Gaza provoquerait le déplacement d’un million de Palestiniens, avec la création prévue d’une nouvelle «zone humanitaire» pour les accueillir.

La grande majorité des plus de deux millions d’habitants de Gaza ont déjà été déplacés au moins une fois en près de deux ans de guerre.

L’armée israélienne se prépare à prendre Gaza-Ville, le plus grand centre urbain du territoire palestinien, où l’ONU estime qu’environ un million de personnes vivent dans la ville et ses environs.

Un haut responsable du COGAT, l’organisme du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles dans les territoires palestiniens, a indiqué que ces derniers jours, «nous avons vu un mouvement de population du nord vers le sud».

«Jusqu’à présent, environ 70 000» Gazaouis ont quitté le nord, a-t-il précisé lors d’un briefing sous couvert d’anonymat.

Sans donner de calendrier précis, il a affirmé que les autorités israéliennes s’attendaient à ce qu’«un million de personnes» fuient vers le sud.

Fin août, un porte-parole militaire israélien avait jugé «inévitable» l’évacuation de Gaza-Ville, tandis que la Croix-Rouge a averti qu’une telle opération serait impossible à réaliser de manière sûre et digne.

Le responsable israélien a ajouté : «Nous voulons identifier une zone humanitaire», qui sera officiellement annoncée dans les prochains jours.

Cette zone s’étendrait d’un ensemble de camps de réfugiés du centre de Gaza jusqu’au secteur d’Al-Mawasi au sud, vers l’est.

Israël avait désigné dès le début de la guerre la zone côtière d’Al-Mawasi comme zone humanitaire, mais elle a été frappée à plusieurs reprises depuis.

Mi-août, le porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, Thameen al-Kheetan, avait souligné que les Palestiniens d’Al-Mawasi avaient «peu ou pas d’accès aux services et biens essentiels, dont la nourriture, l’eau, l’électricité et les tentes».

Dans un communiqué publié la semaine dernière, le COGAT a annoncé plusieurs préparatifs pour «déplacer la population vers le sud afin de la protéger», incluant la construction d’une nouvelle canalisation d’eau depuis l’Égypte vers Al-Mawasi, la réparation de conduites israéliennes, ainsi que le raccordement d’une ligne électrique à une usine de dessalement dans le sud.

Le COGAT a aussi indiqué que des travaux avaient débuté pour rouvrir l’Hôpital européen de Khan Younès, fermé depuis plusieurs semaines après une opération militaire au cours de laquelle Israël affirme avoir tué le chef présumé du Hamas à Gaza, Mohammed Sinwar.

AFP

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