
Depuis le début de l’année 2025, près de 200.000 réfugiés syriens ont quitté le Liban pour retourner dans leur pays, a indiqué lundi Kelly T. Clements, haute-commissaire adjointe des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à l’AFP. La majorité de ces retours ont été effectués de manière individuelle, mais certains ont également été organisés par le ministère libanais des Affaires sociales en coordination avec le HCR.
«Ce nombre augmente très rapidement», a précisé Mme Clements, soulignant que des retours massifs sont observés. Elle a toutefois insisté sur le fait que le HCR n’encourage pas ces retours : «C’est une décision individuelle, que chaque famille doit prendre.»
Un plan libanais pour organiser le retour
Le Liban, qui accueille plus d’un million et demi de Syriens, dont plus de 755.000 sont enregistrés auprès des Nations unies, a élaboré un plan pour faciliter un retour progressif. Ce dispositif prévoit une aide financière de 100 dollars pour chaque réfugié souhaitant partir, ainsi qu’une exemption des amendes liées au séjour irrégulier. Les candidats s’engagent à ne pas revenir au Liban en tant que demandeurs d’asile.
Le HCR accompagne ce processus en apportant un soutien aux rapatriés, allant de petites réparations de logements à une aide financière et à la fourniture de biens de première nécessité. Selon Mme Clements, environ 80 % des habitations en Syrie ont subi des dégâts, et une famille sur trois a besoin d’un soutien pour se loger. «Les besoins sont immenses», a-t-elle insisté.
Elle a par ailleurs relevé que la majorité des réfugiés syriens restaient au Liban, où les besoins persistent malgré la baisse de l’aide internationale. «Le budget pour le Liban diminue, celui pour la Syrie augmente», a-t-elle expliqué.
Mais selon elle, le plan 2025 pour la Syrie n'ést couvert qu'à hauteur d'un cinquième à un quart.
Une dynamique de retour en Syrie
Depuis la chute du gouvernement de Bachar el-Assad en décembre 2024, environ 850.000 réfugiés syriens sont rentrés chez eux depuis les pays voisins, et ce chiffre pourrait atteindre 1 million dans les prochaines semaines. Par ailleurs, quelque 1,7 million de déplacés internes ont retrouvé leurs communautés alors que le gouvernement intérimaire contrôle désormais de larges zones du pays.
«C’est une période dynamique. Nous pourrions assister à des solutions pour l’un des plus grands déplacements de population que nous ayons connus au cours des 14 dernières années», a déclaré Kelly Clements à l’Associated Press.
Malgré ces retours, la majorité des réfugiés syriens restent à l’étranger ou déplacés à l’intérieur du pays. Selon l’ONU, 13,5 millions de Syriens continuent de vivre en tant que réfugiés ou déplacés internes, dans un pays où l’économie est exsangue et les infrastructures largement détruites.
Vers un renforcement de la coopération libano-syrienne
Lundi, le Premier ministre Nawaf Salam a rencontré Kelly Clements pour discuter de la question des réfugiés syriens. Selon l’ANI, la responsable du HCR a indiqué que l’agence travaille avec les autorités libanaises et syriennes pour faciliter le retour durable des réfugiés, tout en mobilisant les ressources nécessaires pour améliorer les conditions de vie en Syrie.
De son côté, le Premier ministre a proposé la tenue d’une réunion tripartite impliquant le HCR et les autorités libanaises et syriennes afin de renforcer la coopération et coordonner les efforts sur cette question cruciale.
Avec AFP
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