
L'armée israélienne a intensifié mercredi ses opérations autour de la ville de Gaza, avant une réunion à la Maison-Blanche sous la présidence de Donald Trump. Cell-ci sera consacrée à des plans d'après-guerre pour le territoire palestinien dévasté.
La Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de 24 morts dans les bombardements et tirs israéliens à travers le territoire palestinien assiégé et menacé de famine, selon l'ONU.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias et des difficultés d'accès sur le terrain dans la bande de Gaza, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou est sous pression croissante, tant en Israël qu'à l'étranger, pour mettre fin à l'offensive de son armée à Gaza, lancée en riposte à une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
Son cabinet de sécurité a approuvé début août un plan pour s'emparer de Gaza-ville, située dans le nord du territoire palestinien où les quelque deux millions d'habitants ont été déplacés plusieurs fois par la guerre.
Mercredi, l'armée israélienne, qui contrôle environ 75% du territoire, a affirmé que ses troupes opéraient à la périphérie de Gaza-ville pour «démanteler les sites d'infrastructures terroristes».
«La mort vous suit»
Elle a jugé «inévitable» l'évacuation de la population de cette ville, qu'elle présente comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire et d'où des milliers d'habitants ont déjà fui.
«Les avions ont bombardé et des drones ont tiré toute la nuit», a déclaré au téléphone à l'AFP Tala al-Khatib, une habitante du quartier Zeitoun à Gaza-ville. «Nous sommes toujours chez nous, certains voisins ont fui. Mais où que vous fuyiez, la mort vous suit!»
L'ONU estime à près d'un million de personnes la population actuelle du gouvernorat de Gaza, qui comprend Gaza-ville, chef-lieu de la bande de Gaza, et ses environs.
Le ministre de la Défense Israël Katz a menacé de détruire Gaza-ville si le Hamas n'acceptait pas d'être désarmé et de libérer tous les otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre, aux conditions d'Israël.
Mardi, des dizaines de milliers d'Israéliens avaient manifesté pour réclamer un accord pour libérer les otages et arrêter la guerre.
Parmi les objectifs d'Israël énumérés le 10 août par M. Netanyahou figuraient notamment, outre la libération des otages et le désarmement du Hamas, «un contrôle de sécurité prépondérant» du territoire par Israël et une «administration civile pacifique non israélienne».
Steve Witkoff, l'émissaire de Donald Trump, a annoncé «une grande réunion à la Maison Blanche» mercredi pour «élaborer un plan très complet sur le jour d'après» à Gaza, sans fournir de précisions.
Donald Trump avait au début de l'année suggéré que les États-Unis prennent le contrôle de Gaza, en évacuent ses habitants et y développent des projets immobiliers.
M. Netanyahou a salué cette proposition, rejetée par plusieurs pays européens et arabes.
«Agir»
Après avoir interdit en mars l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, Israël a autorisé en mai un retour de l'aide, jugée largement insuffisante par les agences humanitaires.
Le 22 août, l'ONU a officiellement déclaré la famine à Gaza et en a attribué la responsabilité à Israël, en se basant sur un rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), un organisme mandaté par les Nations unies.
Israël, qui a affirmé qu'«il n'y a pas de famine à Gaza», a exigé mercredi «que l'IPC retire immédiatement son rapport fabriqué de toutes pièces».
Des images de l'AFP montrent quasiment chaque jour des Palestiniens, dont de nombreux enfants, tendant des casseroles vides à des organisations caritatives pour obtenir de la nourriture dans plusieurs secteurs de Gaza.
«Quand il n'y a pas assez à manger, les enfants souffrent de malnutrition sévère, puis ils meurent lentement et douloureusement», a lancé mercredi devant le Conseil de sécurité de l'ONU la patronne de Save de Children, Inger Ashing.
«Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et simplement regarder des civils innocents, des travailleurs humanitaires, des journalistes se faire tuer et mourir de faim» à Gaza, a dit de son côté la commissaire européenne chargée de l'aide humanitaire Hadja Lahbib. «L'heure est venue pour l'UE d'agir».
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent retenues à Gaza dont au moins 27 sont décédées selon l'armée.
L'offensive de représailles israélienne a fait au moins 62.895 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé à Gaza.
AFP
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