Israël exige le retrait du rapport sur la famine à Gaza
Des Palestiniens se bousculent pour recevoir des portions de nourriture dans une cuisine caritative à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 août 2025. ©AFP

Israël a annoncé mercredi qu'il exigeait le retrait du rapport sur lequel l'ONU s'est basée pour déclarer la famine à Gaza, selon un responsable du ministère des Affaires étrangères israélien.

Ce pays a sévèrement restreint l'aide humanitaire et l'a parfois complètement coupée dans la bande de Gaza après le début de la guerre avec le Hamas, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

«Israël exige que l'IPC retire immédiatement son rapport fabriqué de toutes pièces», a déclaré à la presse le directeur général du ministère des Affaires étrangères d'Israël, Eden Bar Tal.

Lors d'une rencontre avec la presse, il a affirmé que le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) était «politisé» et l'a accusé d'avoir «manipulé» plusieurs chiffres du rapport publié le 22 août.

«Maintenant, si l'IPC ne le fait pas (retirer son rapport, NDLR), (...) nous nous adresserons aux donateurs, nous leur ferons part de ces manquements», a menacé M. Bar Tal en répondant à une question de l'AFP.

«Nous sommes certains qu'ils tireront la bonne conclusion: ne plus financer un institut de recherche qui est politisé, manipulateur, et qui agit comme un outil au service d’une organisation terroriste malfaisante», a-t-il conclu.

Après des mois de mise en garde, l'IPC, basé à Rome, a déclaré le 22 août que la famine touchait 500.000 personnes dans le gouvernorat de Gaza, qui couvre environ un cinquième du territoire palestinien, y compris la ville de Gaza.

L'IPC, soutenu par l'ONU, a également prévu que la famine s'étendrait aux gouvernorats de Deir el-Balah (centre) et Khan Younès (sud) d'ici la fin septembre, couvrant environ les deux tiers de Gaza.

La famine à Gaza «aurait pu être évitée» sans «l'obstruction systématique d'Israël», avait alors accusé à Genève le responsable de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher. «Cette famine va et doit nous hanter tous», avait-il martelé.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rejeté les conclusions de l'IPC, les qualifiant de «mensonges éhontés», ajoutant que son pays «n'avait pas pour politique d'affamer» la population, et citant les chiffres relatifs à l'aide qu'il avait autorisée à entrer à Gaza.

Le Cogat, organisme du ministère israélien de la Défense supervisant les affaires civiles dans les Territoires palestiniens occupés, a lui aussi dénoncé le rapport IPC comme étant «mensonger et partial».

Dans un message publié mercredi, il a déclaré que près de 280 camions d'aide humanitaire étaient entrés à Gaza la veille.

Les acteurs humanitaires opérant dans la bande de Gaza contestent régulièrement la pertinence de déclarations de ce type, arguant que les autorités israéliennes ne leur permettent pas d'agir efficacement dans le territoire palestinien pour répondre à la crise humanitaire.

AFP

 

Commentaires
  • Aucun commentaire