
Entre explosion des frais de scolarité, universités dollarisées et bourses envolées, l’éducation au Liban coûte désormais aussi cher qu’une voiture de luxe. Parents étranglés, étudiants découragés: la facture de la connaissance devient un casse-tête national.
Au Liban, la rentrée scolaire n’a jamais été aussi angoissante. Selon différentes sources couplées, plusieurs écoles privées ont augmenté leurs frais de 50% à plus de 120% pour 2025-2026, retrouvant presque les niveaux d’avant l’effondrement économique de 2019. Du côté des universités, la dollarisation a transformé les factures en montagnes infranchissables: à l’AUB, les frais annuels atteignent près de 29.000 dollars. Ajoutons à cela la suspension des bourses de l’USAID, qui prive plus de 16.000 étudiants d’un soutien financier, selon le site Arab News. Étudier au Liban devient un parcours du combattant où seuls les plus fortunés franchissent la ligne d’arrivée.
Entre 2024 et 2025, les parents libanais ont reçu une mauvaise nouvelle dans les cartables de leurs enfants: la facture scolaire a explosé. Les parents calculent désormais les frais de scolarité avec la même angoisse qu’une grosse facture.
Exemple parlant d’une école privée bien connue: les frais de scolarité sont passés de 7.500 $ à 11.000 $, soit une augmentation de 47%, frôlant les niveaux de 2018-2019.
À l’Université américaine de Beyrouth (AUB), les frais ont été recalculés en dollars. La LAU n’est pas en reste: +5% de hausse pour l’année 2024-2025, justifiée par «la couverture des coûts en dollars», selon des sources au sein de l’université.
Un étudiant témoigne que le coût de son semestre a été multiplié par dix. Il est passé, selon lui, de 10 millions de livres à environ 100 millions de L.L.
Des familles face à un mur infranchissable
Avec un salaire moyen de quelques centaines de dollars par mois, la scolarisation de deux enfants devient un véritable Everest financier. Pour beaucoup, envoyer ses enfants à l’université équivaut à signer un leasing de voiture de luxe: mais ici, il ne s’agit pas de rouler en berline, mais juste d’assister à un cours d’économie.
Comme si cela ne suffisait pas, la suspension des aides de l’USAID a porté un coup fatal à de nombreux étudiants.
Selon Arab News, plus de 16.000 étudiants libanais ont perdu ce soutien. À l’AUB et à la LAU, ce sont environ 600 étudiants directement affectés, pour une enveloppe de bourses disparue de près de 1,5 million de dollars.
Les témoignages sont poignants: «Mon père gagne 1.000 $ par mois. Comment payer mon université si je perds ma bourse?», confie une étudiante à Ici Beyrouth.
Aujourd’hui, au Liban, payer les études de ses enfants est plus difficile que décrocher son diplôme. L’éducation reste un droit… mais elle devient de plus en plus un luxe réservé à ceux qui peuvent encore signer le chèque.
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