"Des actions fortes" et "un gouvernement de combat": le pouvoir burkinabè est attendu au tournant sur la question sécuritaire, au lendemain du limogeage du Premier ministre, emporté par la colère croissante de la population face aux violences jihadistes qui endeuillent le pays.
Poussé vers la sortie par le président Roch Marc Christian Kaboré, le Premier ministre Christophe Dabiré a démissionné mercredi soir entraînant automatiquement celle de l'ensemble du gouvernement.
Il n'a pas résisté à la poussée de colère qui monte au Burkina Faso depuis plusieurs semaines, pour dénoncer notamment «l'incapacité» du pouvoir à contrer la violence jihadiste.
"Ont-ils été emportés par la houle de mécontentement généralisé des populations excédées de porter le deuil des nombreux militaires et civils, tués au quotidien par des groupes reconnus de jihadistes? Oui!", estimait le quotidien en ligne Wakat Sera.
En attendant la nomination de la nouvelle équipe gouvernementale, attendue dans les prochains jours, les anciens ministres continuent d'expédier les affaires courantes.
Mais jeudi, la société civile qui réclamait un tel changement, intimait au président Kaboré de nommer rapidement un nouveau gouvernement.
"Le pays n'a pas besoin d'un temps de flottement et de naviguer avec des ministres devenus intérimaires et qui expédient des affaires courantes", a déclaré Issouf Sawadogo, membre du cadre de concertation des organisations de la société civile.
"Nous sommes en guerre et il faut un gouvernement de combat pour reprendre la situation en main", a-t-il ajouté, espérant connaître le nom du futur Premier ministre "sous 24h".
"Intérêt commun"
Le journal d'Etat Sidwaya qui a salué le "sapeur-pompier" Dabiré, se positionnait sur la même ligne en appelant à "trouver, et au plus vite, un nouveau Premier ministre et un gouvernement de combattants".
"Quel que soit le gouvernement qui sortira, il faudrait que les uns et les autres aient une attitude républicaine", poursuit-il.
Un appel à l'apaisement, après un mois de novembre tumultueux au cours duquel des centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Ouagadougou, le 27 novembre, pour notamment réclamer le départ de l'exécutif.
Une dizaine de personnes, dont un enfant et deux journalistes, avaient été blessées dans la dispersion de ces marches.
"L'actualité de notre pays marquée par l'absence de paix, d'espoir (...) nous invite, au nom des valeurs républicaines et démocratiques, à agir dans l'intérêt commun", a déclaré jeudi, Yéli Monique Kam, ancienne candidate à la présidentielle de 2020.
Comme ses voisins maliens et nigériens, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique qui ont fait au moins 2.000 morts et 1,4 million de déplacés.
Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l'est du pays.
"Ras-le-bol généralisé"
Mais l'exaspération des Burkinabè a été exacerbée par l'attaque particulièrement meurtrière d'Inata (nord), le 14 novembre, où au moins 57 personnes dont 53 gendarmes ont été tuées par des jihadistes.
Deux semaines avant cette attaque, les gendarmes d'Inata avaient alerté l'état-major sur leur situation précaire, disant manquer de nourriture et s'alimenter grâce au braconnage.
Ce changement de gouvernement n'est pas totalement une surprise, puisque fin novembre, le président Kaboré avait souligné "la nécessité de constituer, au plan gouvernemental, une équipe resserrée et plus soudée".
Mais selon plusieurs observateurs, ce remaniement doit s'accompagner d'actes concrets pour calmer la colère des Burkinabè.
"Il y a un ras-le-bol généralisé. On assiste de jour en jour à des manifestations spontanées de jeunes et de femmes sans qu'aucune organisation ou mouvement n'ait appelé à sortir. Ceux-là n'attendent pas de connaître la composition d'un gouvernement mais un changement de leur situation", prévient l'analyste politique Drissa Traoré, qui réclame des "actions fortes".
"Ce qui est en jeu c'est la constitution d'un gouvernement de développement réel pour que la misère cesse d'être le lit de l'exclusion et de la violence", plaide Jacques Nanema, enseignant-chercheur en philosophie à l'université de Ouagadougou.
M. Kaboré a été élu en novembre 2015, un an après que son prédécesseur Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, a été chassé par la rue pour avoir voulu modifier la Constitution afin de se maintenir à son poste.
Dès sa prise de fonction, il a été confronté à une dégradation progressive de la situation sécuritaire dans le pays qui n'a pour l'heure pas pu être enrayée.
Poussé vers la sortie par le président Roch Marc Christian Kaboré, le Premier ministre Christophe Dabiré a démissionné mercredi soir entraînant automatiquement celle de l'ensemble du gouvernement.
Il n'a pas résisté à la poussée de colère qui monte au Burkina Faso depuis plusieurs semaines, pour dénoncer notamment «l'incapacité» du pouvoir à contrer la violence jihadiste.
"Ont-ils été emportés par la houle de mécontentement généralisé des populations excédées de porter le deuil des nombreux militaires et civils, tués au quotidien par des groupes reconnus de jihadistes? Oui!", estimait le quotidien en ligne Wakat Sera.
En attendant la nomination de la nouvelle équipe gouvernementale, attendue dans les prochains jours, les anciens ministres continuent d'expédier les affaires courantes.
Mais jeudi, la société civile qui réclamait un tel changement, intimait au président Kaboré de nommer rapidement un nouveau gouvernement.
"Le pays n'a pas besoin d'un temps de flottement et de naviguer avec des ministres devenus intérimaires et qui expédient des affaires courantes", a déclaré Issouf Sawadogo, membre du cadre de concertation des organisations de la société civile.
"Nous sommes en guerre et il faut un gouvernement de combat pour reprendre la situation en main", a-t-il ajouté, espérant connaître le nom du futur Premier ministre "sous 24h".
"Intérêt commun"
Le journal d'Etat Sidwaya qui a salué le "sapeur-pompier" Dabiré, se positionnait sur la même ligne en appelant à "trouver, et au plus vite, un nouveau Premier ministre et un gouvernement de combattants".
"Quel que soit le gouvernement qui sortira, il faudrait que les uns et les autres aient une attitude républicaine", poursuit-il.
Un appel à l'apaisement, après un mois de novembre tumultueux au cours duquel des centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Ouagadougou, le 27 novembre, pour notamment réclamer le départ de l'exécutif.
Une dizaine de personnes, dont un enfant et deux journalistes, avaient été blessées dans la dispersion de ces marches.
"L'actualité de notre pays marquée par l'absence de paix, d'espoir (...) nous invite, au nom des valeurs républicaines et démocratiques, à agir dans l'intérêt commun", a déclaré jeudi, Yéli Monique Kam, ancienne candidate à la présidentielle de 2020.
Comme ses voisins maliens et nigériens, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique qui ont fait au moins 2.000 morts et 1,4 million de déplacés.
Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l'est du pays.
"Ras-le-bol généralisé"
Mais l'exaspération des Burkinabè a été exacerbée par l'attaque particulièrement meurtrière d'Inata (nord), le 14 novembre, où au moins 57 personnes dont 53 gendarmes ont été tuées par des jihadistes.
Deux semaines avant cette attaque, les gendarmes d'Inata avaient alerté l'état-major sur leur situation précaire, disant manquer de nourriture et s'alimenter grâce au braconnage.
Ce changement de gouvernement n'est pas totalement une surprise, puisque fin novembre, le président Kaboré avait souligné "la nécessité de constituer, au plan gouvernemental, une équipe resserrée et plus soudée".
Mais selon plusieurs observateurs, ce remaniement doit s'accompagner d'actes concrets pour calmer la colère des Burkinabè.
"Il y a un ras-le-bol généralisé. On assiste de jour en jour à des manifestations spontanées de jeunes et de femmes sans qu'aucune organisation ou mouvement n'ait appelé à sortir. Ceux-là n'attendent pas de connaître la composition d'un gouvernement mais un changement de leur situation", prévient l'analyste politique Drissa Traoré, qui réclame des "actions fortes".
"Ce qui est en jeu c'est la constitution d'un gouvernement de développement réel pour que la misère cesse d'être le lit de l'exclusion et de la violence", plaide Jacques Nanema, enseignant-chercheur en philosophie à l'université de Ouagadougou.
M. Kaboré a été élu en novembre 2015, un an après que son prédécesseur Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, a été chassé par la rue pour avoir voulu modifier la Constitution afin de se maintenir à son poste.
Dès sa prise de fonction, il a été confronté à une dégradation progressive de la situation sécuritaire dans le pays qui n'a pour l'heure pas pu être enrayée.
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