Le président russe Vladimir Poutine a menacé vendredi les alliés de Kiev de cibler toute force occidentale déployée en Ukraine, au lendemain d'une réunion à Paris consacrée aux garanties de sécurité dans le cadre d'un hypothétique cessez-le-feu.
Vingt-six pays, essentiellement européens, se sont engagés jeudi à Paris à soutenir militairement l'Ukraine au sol, en mer ou dans les airs dans cette perspective, une avancée «concrète» saluée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky après plus de trois ans d'un conflit qui a fait a minima des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de morts.
«Le jour où le conflit s'arrête, les garanties de sécurité se déploient», a expliqué le président français Emmanuel Macron, que ce soit via un «cessez-le-feu», un «armistice» ou un «traité de paix».
Il ne s'agit donc pas «de mener quelque guerre contre la Russie», mais de la dissuader d'attaquer à nouveau l'Ukraine à l'avenir, a insisté M. Macron, sans fournir de précision ni de détail sur les contributions pays par pays.
Mais Moscou a aussitôt mis son veto à toute garantie militaire occidentale à l'Ukraine.
«Coalition des volontaires»
«Les étrangers, en particulier les contingents militaires européens et américains, peuvent-ils fournir et garantir la sécurité de l'Ukraine? Absolument pas, ils ne le peuvent pas», a déclaré vendredi Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, à l'agence Ria Novosti, soulignant que la Russie devait aussi bénéficier de garanties pour sa sécurité.
Il a également accusé les Européens d'«entraver» le règlement du conflit à grande échelle déclenché par la décision de la Russie d'envahir l'Ukraine en février 2022.
Se faisant plus explicite, Vladimir Poutine a prévenu vendredi que n'importe quelle force occidentale en Ukraine sera une «cible légitime» pour l'armée russe.
«Si des forces, quelles qu'elles soient, apparaissent sur place, surtout maintenant, au moment où des combats sont en cours, nous partirons du principe qu'elles seront des cibles légitimes» pour l'armée russe, a déclaré M. Poutine lors d'un Forum économique de l'Est à Vladivostok (Extrême-Orient russe).
«Et si des décisions sont obtenues pour aboutir à la paix, à une paix durable, je ne vois tout simplement pas de sens à leur présence» sur le territoire ukrainien, a ajouté M. Poutine, en appelant à ce que «personne ne doute que la Russie respecte pleinement» de futures garanties de sécurité pour l'Ukraine.
Le soutien américain, ou «backstop», était l'enjeu d'une visioconférence avec le président Donald Trump dans la foulée du sommet de jeudi à Paris, auquel a aussi en partie pris part son émissaire spécial Steve Witkoff, présent au palais de l’Élysée, la présidence française.
Aucune annonce n'a été faite à cet égard.
«Nous comptons sur le +backstop+ des États-Unis », a indiqué M. Zelensky jeudi.
Depuis mi-février, Paris et Londres, à la tête d'une «coalition des volontaires», multiplient les réunions de planification au niveau des chefs d'état-major, des ministres et des chefs d’État.
Les garanties de sécurité, inexistantes dans les accords de Minsk conclus en 2014 et 2015 pour mettre un terme aux combats entre l'armée ukrainienne et des séparatistes prorusses pilotés par Moscou, sont présentées comme un moyen d'empêcher une reprise du conflit.
avec AFP
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