
Google a dévoilé mercredi à New York ses dernières créations en matière de téléphonie, de montres ou encore d'écouteurs, pour lesquelles il s'est employé à insuffler autant d'intelligence artificielle (IA) que possible, alors que le géant américain des smartphones, Apple, reste très en retard dans ce domaine.
Il a également relevé le défi du téléphone pliant - avec écran flexible - lancé pour la première fois dans le monde il y a sept ans par une société chinoise disparue depuis.
Le groupe sud-coréen Samsung a présenté le 9 juillet la nouvelle génération de son propre modèle, le Z Fold7, avec l'objectif de développer ce segment encore très limité.
Mais Google a surtout insisté sur l'intégration toujours plus poussée de Gemini, son assistant IA.
L'intelligence artificielle «doit rendre la vie un peu plus facile», a commenté Rick Osterloh, vice-président de Google chargé des produits, lors de la présentation dont l'hôte n'était autre que l'animateur et célébrité Jimmy Fallon.
La prochaine étape est «l'intelligence personnelle avec un téléphone encore plus personnel et encore plus pro-actif», a-t-il ajouté, annonçant que Google travaillait également à des lunettes équipées de Gemini.
Avec la nouvelle gamme de smartphones Pixel 10, «lorsque vous lui donnez accès à la caméra, Gemini voit non seulement ce que vous voyez, mais il aide aussi avec des conseils et en mettant en évidence des éléments directement sur l'écran», a souligné Tyler Kugler, directeur produit chez Google, lors d'une conférence de presse en amont de la présentation de New York.
«Coach»
En guise d'exemple, il a raconté lors d'un déplacement à l'étranger sa confusion pour se garer face à une signalétique qui lui était inconnue et écrite en langue étrangère.
Craignant une amende, «j'ai sorti Gemini Live en utilisant la caméra, montrant ce que l'on voyait, les panneaux routiers, le marquage au sol et demandé ce qu'il convenait de faire», a expliqué M. Kugler.
Selon lui, l'assistant a «compris la réglementation locale» grâce à ces observations et «nous a dit que nous pouvions nous garer gratuitement pendant deux heures. Super facile».
D'après Google, Gemini est également en mesure de détecter l'humeur de la personne qui le sollicite (joie, anxiété, etc.) «pour ajuster sa réponse en fonction».
Par ailleurs, la caméra du nouveau téléphone est équipée d'un «coach» donnant des conseils de cadrage et d'une fonction «inspire» pour carrément suggérer les photos à prendre.
Autre démonstration ayant impressionné l'auditoire réuni dans les Studios Steiner, à Brooklyn: le «voice translator», avec la traduction instantanée d'une conversation téléphonique, en conservant la voix et les intonations des deux interlocuteurs - Jimmy Fallon parlant en anglais avec une blogueuse mexicaine s'exprimant en espagnol.
Les géants des technologies sont engagés dans une course rapide aux assistants IA toujours plus perfectionnés et intégrés dans les ordinateurs, smartphones et accessoires connectés.
OpenAI a pris une longueur d'avance auprès du grand public grâce au succès de ChatGPT, tandis que Google et Meta capitalisent sur leurs immenses bases d'utilisateurs et ressources financières.
«Plus qu'une vitrine»
Mais Apple peine à tenir ses promesses dans ce domaine. Mercredi, la presse américaine comparait largement les capacités IA avancées des Pixel (ou des Samsung, équipés d'Android, le système d'exploitation mobile de Google) à celles des iPhone.
La sortie du Pixel 10 est prévue à partir du 28 août.
La version pliante, le Pixel Pro Fold, devrait être disponible le 9 octobre pour 1.899 euros (256 Go). La commercialisation de la montre Pixel Watch 4 et des écouteurs Pixels Buds 2a est également programmée à cette date.
Au total, Google a présenté mercredi sept nouveaux produits. En particulier un système de chargement, le PixelSnap, qui peut se connecter sur les accessoires MagSafe du grand concurrent Apple.
«Au départ, les Google Pixel ont été conçus comme vitrine technologique pour limiter la fragmentation d'Android et accélérer l'innovation», a commenté Thomas Husson, analyste chez Forrester, soulignant que, dix ans plus tard, Pixel était «devenu bien plus qu'une vitrine».
«Le positionnement reste premium et les parts de marché inférieures à 5% mais, à l'ère de l'IA, c'est un vrai laboratoire d'innovation et un moyen à la fois de contrer Apple sur sa stratégie intégrée (matériel/logiciel/services) tout en restant un partenaire stratégique pour Samsung et l'écosystème Android».
Par Elodie MAZEIN/AFP
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