
Le président américain Donald Trump a annoncé lundi qu’il allait lancer un «mouvement» contre le vote par correspondance, visant à supprimer un mode de scrutin utilisé par près d’un tiers des Américains avant les élections législatives de l’an prochain.
Trump, qui critique depuis des années le vote postal, bien que ce mode ait bénéficié aux républicains et qu’il ait lui-même voté par correspondance, a indiqué qu’il signerait un décret exécutif pour restaurer «l’honnêteté» lors des midterms.
«Je vais lancer un mouvement pour supprimer les VOTES PAR CORRESPONDANCE, ainsi que, tant qu’à faire, les BUREAUX DE VOTE TRÈS INEXACTS, TRÈS COÛTEUX et VRAIMENT CONTROVERSÉS», a-t-il publié sur sa plateforme Truth Social.
Dans 18 États, les bulletins postaux et absents peuvent être comptés après le jour du scrutin s’ils sont oblitérés à temps, et un peu plus de 30 % des votes lors de l’élection de 2024 ont été envoyés par correspondance.
Aucune preuve n’indique que le vote postal soit moins sûr que d’autres méthodes, et des groupes pro-démocratie avertissent qu’y mettre fin pourrait priver de vote des millions d’Américains, notamment des personnes handicapées ou rencontrant des difficultés pour se déplacer.
Trump a pourtant largement diffusé de la désinformation sur cette pratique lors de ses campagnes de 2020 et 2024, affirmant à tort après sa défaite en 2020 que des dizaines de milliers de bulletins frauduleux avaient aidé Joe Biden à le battre.
Il a aussi déclaré vendredi que Vladimir Poutine, dont les interventions en 2016 ont été confirmées par des enquêteurs américains, partageait son avis selon lequel le vote par correspondance menaçait l’intégrité des élections.
«Vous savez, Vladimir Poutine a dit quelque chose de très intéressant,» a raconté Trump à Fox News.
«Il a dit: ‘Votre élection a été truquée à cause du vote par correspondance. Aucun pays n’a le vote par correspondance. Il est impossible d’avoir des élections honnêtes avec le vote par correspondance.»
Malgré ses critiques, Trump a voté par correspondance à plusieurs reprises, mais s’est également rendu en personne aux urnes lors des élections présidentielles de 2016 et 2020.
Le leader de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a accusé Trump de vouloir revenir à l’ère Jim Crow, période de ségrégation raciale et de privation de droits civiques aux États-Unis.
«Soyons clairs : cela n’a aucun fondement réel, mais c’est encore un moyen pour Trump de réduire la voix des Américains et d’appliquer des lois Jim Crow à travers le pays», a-t-il déclaré.
AFP
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