Joseph Aoun: Pas de lignes rouges dans la lutte contre la corruption
Le président Joseph Aoun a présidé une réunion à caractère judiciaire. ©Site de la présidence de la République

Le président Joseph Aoun a réaffirmé la détermination du pouvoir à en finir avec toutes les anomalies qui ont ébranlé et ruiné l’État pendant des années, à commencer par la corruption, aggravée, selon lui, par des années d’absence de reddition de comptes.

«Notre problème au Liban réside essentiellement dans la corruption», a-t-il déclaré jeudi, devant une délégation du Conseil libanais des affaires à Abou Dhabi, qu’il a reçue à Baabda.

Il a souligné que «pendant des années, il n’y a pas eu de reddition de comptes». Pour le chef de l’État, loin d’être en faillite, le Liban est un État «pillé», victime d’«une mauvaise gestion de ses ressources par les gouvernements successifs».

M. Aoun a relevé, dans ce contexte, que, «malgré la crise économique, certaines institutions ont réussi à maintenir une gestion saine et efficace». «En revanche, d’autres, dont on ne pouvait imaginer la faillite, se sont effondrées en raison du vol», a-t-il poursuivi, sans préciser lesquelles.

Il a insisté sur le fait que les choses ont cependant commencé à changer, notamment parce que la justice s’est remise à fonctionner au Liban. «Des dossiers sont ouverts sans tabous. Personne ne pourra évoquer des lignes rouges pour échapper à la justice», a assuré le chef de l’État. Pour lui, «c’est de cette manière que les choses reviendront à la normale dans le pays et que la confiance pourra se rétablir, tant entre l’État et le peuple qu’entre le Liban et la communauté internationale».

M. Aoun a ensuite souligné devant ses visiteurs que «les indicateurs sont encourageants». «Le nombre de permis de construire a progressé de 18%, tandis que les prix de l’immobilier sont en hausse. En juillet dernier, quelque 700.000 personnes, Libanais et étrangers, sont entrées au Liban. L’indice des eurobonds a connu une progression notable, passant de 6% à 20%», a-t-il détaillé.

Réunion avec la magistrature

Plus tard, le chef de l’État a présidé une réunion à caractère judiciaire, en présence du ministre de la Justice, Adel Nassar, du président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Souhail Abboud, du procureur général près la Cour de cassation, ainsi que les nouveaux procureurs nommés dans le cadre des récentes désignations et des permutations judiciaires.

À l’ouverture de la réunion, il a souligné que le Liban «a aujourd’hui un besoin urgent d’une justice véritable qui reconstruise la confiance dans les institutions et protège la dignité humaine».

«Vous portez la responsabilité de la justice et de l’application de la loi envers tous les citoyens, sans distinction ni exception aucunes», a-t-il insisté à l’adresse des magistrats qu’il a invités à ne pas «dévier de la vérité, quelles que soient les circonstances et les pressions».

«La loi est au-dessus de tous, et son application doit être juste et équitable pour tous, des plus hauts responsables aux simples citoyens», a-t-il fait valoir.

Joseph Aoun a également demandé aux juges de «rester proches du peuple et de leurs préoccupations», et d’«œuvrer pour rétablir la confiance des citoyens dans la justice, à travers une conduite intègre et transparente».

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