L'Iran n'autorisera pas la création d'un corridor reliant l'Azerbaïdjan à son enclave, soutenue par Trump
Cette photo diffusée par le bureau du Guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, le montre s'adressant à la foule lors d'une réunion avec le chef de la justice et d'autres responsables à Téhéran, le 16 juillet 2025. ©Khamenei.ir / AFP

Un conseiller du Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré samedi que son pays n'autoriserait pas la création d'un corridor dans le Caucase, projet soutenu par le président américain Donald Trump, reliant l'Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan.

«La mise en œuvre de ce complot mettrait en danger la sécurité du Caucase du Sud et l'Iran a souligné qu'avec ou sans la Russie, il agirait pour garantir la sécurité du Caucase du Sud», a affirmé Ali Akbar Velayati à l'agence Tasnim.

«Nous pensons également que la Russie est stratégiquement opposée à ce corridor», a-t-il ajouté.

L'accord, conclu vendredi à Washington par le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, met fin au conflit territorial opposant leurs pays depuis des décennies.

Il prévoit la création d'une zone de transit traversant l'Arménie pour relier l'Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan, une revendication de longue date de Bakou.

Les États-Unis disposeront de droits de développement pour le corridor, baptisé «Voie Trump pour la paix et la prospérité internationale» (TRIPP, son acronyme en anglais), dans cette région stratégique et riche en hydrocarbures.

L'Iran s'oppose depuis longtemps à ce corridor, craignant qu'il ne le coupe du Caucase et n'amène une présence étrangère à sa frontière.

Samedi matin, le ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a salué l'accord de paix entre Erevan et Bakou négocié par Washington, mais mis en garde contre «toute intervention étrangère», au vu des droits de développement accordés aux États-Unis dans un corridor près de la frontière iranienne.

L'Iran se félicite de «la finalisation du texte de l'accord de paix par les deux pays», mais «exprime également sa préoccupation quant aux conséquences négatives de toute intervention étrangère, sous quelque forme que ce soit, en particulier à proximité des frontières communes», a déclaré le ministère dans un communiqué.

M. Araghchi a estimé que toute intervention étrangère dans ce contexte risquait de «perturber la sécurité et la stabilité durable de la région».

Lundi, M. Velayati avait averti sur X que toute tentative des puissances régionales ou extérieures visant à imposer cette zone de transit se heurterait à une «réponse ferme» de la part de l'Iran.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan se disputent depuis des décennies leur frontière et le statut des enclaves situées sur leurs territoires respectifs.

Les deux pays sont entrés en guerre à deux reprises au sujet de la région contestée du Karabakh, que l'Azerbaïdjan a reprise aux forces arméniennes lors d'une offensive éclair en septembre 2023, provoquant l'exode de plus de 100.000 Arméniens de souche.

Un haut responsable américain a assuré que l'Arménie ne sortait pas perdante des tractations, y gagnant «un partenaire commercial stratégique énorme» avec les États-Unis.

«Les perdants ici sont la Chine, la Russie et l'Iran», a-t-il déclaré sous couvert d'anonymat.

AFP

 

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