
Le Hezbollah a vivement dénoncé mercredi la récente décision du gouvernement, visant à restaurer le monopole des armes aux mains de l’État, en affirmant que cela reviendrait, selon le parti, à désarmer la «résistance».
Dans un communiqué au ton offensif publié mercredi, le mouvement accuse l’exécutif de commettre une «faute grave» qui affaiblit le Liban face à Israël et va à l’encontre du programme gouvernemental adopté en début de mandat.
Le Hezbollah estime que cette décision revient à «dépouiller le Liban de l’arme de la résistance face à l’ennemi israélien», ce qui «affaiblit la position et les capacités du pays», tout en accordant à Israël «ce qu’il n’a pas obtenu par la guerre». Il rappelle qu’en 2006, «la résistance a imposé à Israël l’arrêt de son agression et le retrait de ses forces».
Le parti invoque également une violation de l’accord de Taëf et du programme ministériel, qui stipule que le gouvernement s’engage à «prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer les terres libanaises encore occupées et affirmer la souveraineté de l’État sur l’ensemble de son territoire par ses propres moyens».
Le Hezbollah reproche en outre au gouvernement d’agir sous pression américaine, en particulier celle de l’envoyé spécial pour le Liban Tom Barrack. Il cite ainsi le Premier ministre Salam qui a évoqué «la poursuite des discussions sur la feuille américaine» et la préparation, par l’armée, d’un plan pour le recensement des armes d’ici à la fin de l’année.
Pour le Hezbollah, cette décision «sert entièrement les intérêts d’Israël» et «laisse le Liban sans défense face à l’ennemi», tout en marquant une rupture avec «l’engagement du président de la République à discuter d’une stratégie de défense nationale».
Le retrait des ministres du Hezbollah et du mouvement Amal de la séance gouvernementale est présenté comme un «rejet catégorique de cette décision» par «une grande partie du peuple libanais, toutes régions, confessions et partis confondus».
Le parti pro-iranien conclut en affirmant qu’il «traitera cette décision comme si elle n’existait pas», mais se dit néanmoins prêt à dialoguer «une fois l’agression israélienne arrêtée», appelant le gouvernement à donner la priorité à la «libération des terres occupées», conformément à ses propres engagements.
De son côté, le mouvement Amal a affirmé dans un communiqué que «le Liban a pleinement respecté les dispositions» de l’accord de cessez-le-feu mais que Israël «ne s’y est pas conformé dès le début et persiste dans son agression, avec des frappes aériennes et des assassinats par drone, violant l’espace aérien libanais et continuant d’occuper de vastes étendues du territoire libanais”.
Le mouvement a également critiqué le gouvernement libanais qui selon lui «s’empresse d’offrir davantage de concessions gratuites à l’ennemi israélien par le biais de nouveaux accords» au lieu de «concentrer ses efforts sur la consolidation du cessez-le-feu et l’arrêt de la machine à tuer israélienne».
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