
La session du gouvernement sur les armes du Hezbollah déterminera la postion arabe et internationale.
Tous les regards se tournent désormais vers la prochaine session du Conseil des ministres libanais, prévue mardi. À l’ordre du jour, figure la question du «désarmement du Hezbollah», selon les termes employés par le président Joseph Aoun dans son discours prononcé jeudi, à la veille de la fête de l’armée.
D’après des sources informées, Washington attend les conclusions de cette réunion avant de définir sa stratégie vis-à-vis du Liban. L’ambassadrice américaine, Lisa Johnson, aurait informé les responsables libanais que les visites des émissaires américains, notamment celles de Tom Barrack, seraient suspendues tant que le gouvernement libanais n’aura pas adopté une position claire sur la question des armes du Hezbollah.
Par ailleurs, selon des sources officielles libanaises, le président Joseph Aoun, le Premier ministre Nawaf Salam et le ministre des Affaires étrangères, Youssef Raji, seraient convenus de pousser le Conseil des ministres à adopter une position explicite en faveur du désarmement, accompagnée de mesures concrètes à mettre en œuvre dans un délai déterminé.
Cependant, le Hezbollah a exprimé de vives objections. Le député Mohammad Raad aurait fait savoir au président Aoun que le Hezb refusait toute approche détaillée ou concrète de la question du désarmement. Il exigerait que le sujet soit réduit à des déclarations générales sur le monopole de l’État en matière d’armement, sans qu’il soit question d’un véritable plan d’action. M. Raad aurait également rejeté l’expression «désarmement du Hezbollah», la jugeant provocatrice et inadaptée au contexte actuel.
Alors que le Hezbollah persiste dans son refus de remettre ses armes, des rumeurs circulent dans la presse concernant un éventuel changement dans la gestion américaine du dossier libanais, laissant entendre que Morgan Ortagus pourrait être appelée à remplacer Tom Barrack dans cette mission. Cependant, les sources convergent pour affirmer que l’administration américaine, y compris M. Barrack et Mme Ortagus, maintient délibérément une certaine ambiguïté sur ce plan. Quant aux responsables libanais en quête de clarification, ils ont reçu l’assurance que les deux continuent à suivre activement le dossier depuis leurs fonctions respectives et que leur coordination porte ses fruits.
Par ailleurs, selon des sources américaines, une fois l’approbation du Congrès obtenue – une étape attendue pour septembre –, le dossier libanais sera entièrement confié au nouvel ambassadeur désigné à Beyrouth, Michel Issa. Sa prise de fonction, comme toute représentation diplomatique américaine au Liban, dépendrait alors directement de la position du gouvernement libanais sur la question du désarmement du Hezbollah.
Une posture jugée négative pourrait retarder la mission de M. Issa, geler les relations diplomatiques avec Washington, entraîner l’isolement du Liban sur les scènes arabe et européenne, et exacerber les tensions sécuritaires, lesquelles seraient susceptibles de dégénérer en guerre à grande échelle avec Israël.
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