Luxe hôtelier: Nice reprend sa place sur la carte du glamour azuréen
Cette photographie montre le salon de la suite penthouse «Jeanne et Paul» au sixième étage, sous le dôme de l'hôtel Negresco à Nice, sur la Côte d'Azur, le 29 juillet 2025. ©Valery HACHE / AFP

Face à Cannes et Monaco, Nice mise à nouveau sur le luxe pour séduire une clientèle internationale fortunée. Portée par l’ouverture de nouveaux cinq étoiles et la rénovation d’établissements mythiques comme le Negresco, la ville entend retrouver son prestige d’antan et renforcer sa place sur la carte de l’hôtellerie haut de gamme.

Une suite d'exception au dernier étage d'un hôtel mythique, un couvent devenu cinq étoiles... Sur la Côte d'Azur française, Nice veut de nouveau briller face à Cannes et Monaco avec une offre hôtelière de luxe, pour attirer des plus fortunés, en particulier américains.

En juin, le célèbre hôtel Negresco a ouvert la suite «Jeanne et Paul», un appartement double de 400 m2 agrémenté de 200 m2 de terrasses aux vues spectaculaires sur la Méditerranée, aménagé dans les appartements du 6e étage où vivait Jeanne Augier, l'ancienne propriétaire.

Cette grande amatrice d'art, décédée en 2019, a donné un cachet unique au grand hôtel emblématique de la Promenade des Anglais, en bord de mer, en y distillant une impressionnante collection de 6.000 oeuvres et pièces de mobilier du XVIIe siècle à nos jours.

À l'image de son salon sous la célèbre coupole rose de l'hôtel, la suite offre un cadre raffiné où se mêlent boiseries Louis XIII, meubles sur mesure, tapisseries précieuses, arts premiers et oeuvres allant de Rubens à Niki de Saint Phalle.

Déjà louée à un chef de gouvernement, à un philanthrope américain ou encore à un jeune Français de 25 ans, la suite, facturée entre 25.000 et 35.000 euros la nuit, vient couronner six ans de rénovation du Negresco, désormais enrichi d'une plage privée et d'un spa de 700 m2.

L'ambition est de représenter «l'excellence à la Française», pour obtenir dans les prochaines années le label «palace» et tirer l'hôtellerie niçoise vers le haut pour retrouver son ancienne gloire, explique le directeur Lionel Servant.

«Historiquement, au XIXe et au début du XXe siècle, Nice était la destination de la clientèle fortunée de toute l'Europe», rappelle Eric Abihssira, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie pour la métropole niçoise.

«Uniques et atypiques»

Mais, au fil des décennies, la ville a bifurqué vers un tourisme de masse, laissant les plus riches investir d'autres hauts lieux de la Côte d'Azur, la Riviera française. Avant donc de se relancer ces dernières années, avec une politique d'embellissement du centre et un développement du haut de gamme.

Rejoignant le Negresco et le Hyatt Palais de la Méditerranée, figures du front de mer, trois hôtels cinq étoiles de 88 à 150 chambres ont ouvert entre fin 2022 et fin 2024: l'Anantara Plaza et le Maison Albar-Le Victoria dans le centre, où fleurissent désormais les boutiques de luxe, et l'Hôtel du Couvent dans le Vieux Nice.

Les deux premiers, qui combinent élégance et tradition, des spas raffinés et des restaurants en rooftop, résultent d'une stratégie d'Anantara et de Maison Albar: s'implanter sur la Côte d'Azur sans pour autant se frotter aux mastodontes de la Croisette, la grande avenue du bord de mer de Cannes.

L'Hôtel du Couvent, lui, est le fruit d'une volonté politique de la ville, qui avait racheté le site au départ des sœurs en 1984, et d'un pari de l'entrepreneur Valéry Grego. Après dix ans de travaux et 100 millions d'euros d'investissements, il propose un luxe paisible, dans un cadre rustique mais recherché: tomettes au sol, murs à la chaux, jardin en terrasses, thermes à la romaine...

La ville comptait beaucoup d'hôtels quatre étoiles mais «manquait de belles hôtelleries un peu uniques et atypiques», souligne Mafoudia Touré, directrice du marketing de l'hôtel, une franchise de Luxury Collection, la gamme ultra luxe de Marriott.

Selon une étude des cabinets Deloitte et In Extenso fin juin, la proportion du haut de gamme/luxe au sein de l'offre hôtelière à Nice - 12.000 chambres, plus de 200 hôtels - est passée de 23 à 28% en dix ans. Elle est de 24% à Paris et 11% à Lyon.

L'an dernier, le taux d'occupation comme le prix moyen des chambres dans la catégorie luxe à Nice ont progressé de 5%.

Une croissance poussée par un retour marqué depuis 2022 de riches touristes américains, qui bénéficient de six vols directs quotidiens entre Nice et les Etats-Unis. Du Couvent au Negresco, ils représentent la moitié de la clientèle l'été.

Par Fanny CARRIER / AFP

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