«Boundless Ties», une exposition solo de Nayla Kilzi
«The Marriage» (Le Mariage), Acrylique sur toile, 90x60 cm, par Nayla Kilzi. ©Nayla Kilzi

Dans Boundless Ties, l’artiste libano-canadienne Nayla Kilzi dévoile une série d’œuvres puissantes et vibrantes où le visage humain devient le fil conducteur d’une réflexion sur les liens qui nous unissent. Présentée à l’hôtel Smallville de Beyrouth jusqu’au 9 septembre, cette exposition offre un voyage visuel à travers les thèmes de l’identité, de la mémoire et de l’interconnexion.

Dans Boundless Ties, exposition imaginée et dirigée par le commissaire Dr Tony Karam, Nayla Kilzi explore avec force et sensibilité les fils invisibles qui relient les êtres humains à travers les cultures, les frontières et le temps. Présentée dans le hall principal de l’hôtel Smallville du 29 juillet au 9 septembre, cette série intitulée «Connection» déploie un langage pictural intense, à la fois personnel et universel.

Une trajectoire artistique entre deux mondes

Née à Beyrouth en 1970, Nayla Kilzi a toujours été habitée par le dessin. Enfant, elle remplissait les marges de ses cahiers de visages, souvent de profils, une obsession qui allait traverser toute son œuvre. Pourtant, sur les conseils de son père, elle choisit d’abord une voie académique pragmatique et obtient un baccalauréat en informatique à l’Université de Montréal, où elle résidera et travaillera plusieurs années avant de revenir au Liban en 1997.

Après une longue parenthèse consacrée à sa famille et à l’entreprise familiale, elle retrouve la voie de l’art en 2017. Elle installe son atelier, suit diverses formations et redonne vie à sa passion, avec une énergie nouvelle.

Une signature visuelle marquée par la couleur et la répétition

Les toiles de Kilzi, réalisées principalement à l’acrylique sur toile, parfois enrichies de techniques mixtes, se distinguent par une palette de couleurs vibrantes et assumées. L’ombre de Paul Gauguin plane sur certaines œuvres, dans cette liberté chromatique et cette intensité des formes. Mais c’est surtout le visage humain – et plus précisément le profil – qui s’impose comme son motif de prédilection. Ce visage, répliqué, juxtaposé, démultiplié, devient un élément rythmique, presque algorithmique, rappelant discrètement son passé en informatique.

Ce jeu de répétition crée une tension visuelle qui questionne notre rapport à l’unicité, à la multiplicité, à la proximité. Chaque profil semble à la fois unique et universel, chaque regard nous connecte à l’autre, à nous-mêmes.

Entre Montréal et Beyrouth, une identité nomade

Partageant aujourd’hui sa vie entre Montréal, où vivent ses trois filles, et Beyrouth, Nayla Kilzi incarne cette identité tissée de départs, de retours, d’ancrages multiples. Marquée par la guerre, l’exil et le renouveau, sa trajectoire personnelle trouve un écho profond dans son œuvre. Chaque toile devient une cartographie émotionnelle, une tentative de traduire ces liens invisibles mais essentiels qui nous relient, malgré les distances géographiques ou existentielles.

Déjà exposée au Liban et aux Émirats arabes unis, la série «Connection» touche par sa sincérité. Dans ce kaléidoscope de visages, Nayla Kilzi nous invite à réfléchir à notre propre réseau de relations, à notre humanité partagée et à cette vérité simple mais fondamentale: personne n’est jamais vraiment seul.

 

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