Le musée M+ de Hong Kong consacre une exposition inédite aux estampes de Zao Wou-Ki, maître de l’abstraction lyrique, dévoilant son parcours entre influences chinoises et modernisme occidental à travers plus de 200 œuvres issues d’une donation exceptionnelle.
Une exposition consacrée aux estampes de l’artiste franco-chinois Zao Wou-Ki, l’un des maîtres de l’abstraction lyrique, s’est ouverte samedi à Hong Kong.
Le musée M+ dédie pour la première fois en Asie une exposition à ce volet plus expérimental de l’œuvre de l’artiste, connu pour ses toiles aux compositions abstraites spectaculaires qui battent régulièrement des records dans les maisons d’enchères.
On peut voir suivant un ordre chronologique et thématique ses premières œuvres figuratives ou inspirées de la calligraphie chinoise, suivies d’estampes abstraites évoquant sa vision des éléments - terre, vent, eau - dans une débauche de couleurs.
M+ expose aussi des encres chinoises et gravures conçues pour les poèmes de ses amis Henri Michaux ou René Char et qui figurent dans des livres rares.
L’exposition est organisée après une donation de plus de 200 estampes et livres de bibliographie par sa veuve Françoise Marquet-Zao au musée d’art contemporain M+, situé dans la péninsule de Kowloon.
Né en Chine en 1920 dans une famille de banquiers aisés, Zao Wou-Ki vient à l’art auprès d’un grand-père passionné de calligraphie.
Etudiant à l’école des Beaux-Arts de Hangzhou, et déjà féru de peintres européens, il arrive à Paris en 1948 où il continue sa formation et se lie avec la scène artistique française.
Son travail a été influencé par le modernisme occidental, puis il s’oriente vers l’abstraction, avant de revenir également aux techniques chinoises du pinceau et de l’encre.
«Il ne voulait pas être considéré comme un peintre chinois» à Paris ou «faire des chinoiseries», il voulait être simplement un peintre, au même titre que son ami Soulages, souligne le co-commissaire de l’exposition Yann Hendgen, qui est aussi directeur de la fondation Zao Wou-Ki.
L’artiste, mort en 2013, avait un lien privilégié avec Hong Kong, ex-colonie britannique où se mèlent les influences occidentales et chinoises.
«En 1958, Zao Wou-Ki a été invité à enseigner à Hong Kong pour un semestre», rappelle Wu Mo, co-commissaire de l’exposition et docteur en histoire de l’art chinois.
«Il a eu une influence durable sur Hong Kong» en y présentant le modernisme et l’école de Paris, note-t-elle.
Ce séjour était aussi son premier retour en Asie depuis son départ et lui a permis de se reconnecter avec la culture chinoise avec laquelle il a engagé un dialogue tout au long de son œuvre.
Après Hong Kong, clôturant une période de son œuvre, il se tourne définitivement vers l’abstraction.
AFP
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