L'auteur de BD Ricardo Liniers défend l'art humain face à l'IA
Le dessinateur argentin Ricardo «Liniers» Siri pose avant sa table ronde au centre des congrès lors du Comic-Con International à San Diego, Californie, le 26 juillet 2025. ©Chris DELMAS / AFP

Présent au Comic-Con de San Diego 2025, l’auteur argentin Ricardo Liniers a exprimé ses doutes sur l’impact de l’intelligence artificielle dans les domaines créatifs. Connu pour sa série Macanudo, il plaide pour un art sincère, ancré dans l’effort humain.

L'auteur de bandes dessinées argentin Ricardo Liniers, connu pour sa série humoristique Macanudo, a affiché son scepticisme samedi au Comic-Con, face au développement de l'intelligence artificielle qui menace les métiers créatifs.
«Je n'aime pas vraiment tout ça avec l'IA, parce qu'on obtient le produit sans l'effort, sans la lutte», a-t-il déclaré lors d'une table ronde, en soulignant l'importance pour un artiste d'acquérir son propre style.
«Nous ne cherchons pas la perfection dans l'art. La raison pour laquelle nous sommes là,(...) c'est parce que nous aimons l'humain derrière la création artistique», a-t-il ajouté.
À 51 ans, l'auteur argentin était invité pour la troisième fois de sa carrière au Comic-Con de San Diego, plus grand festival consacré à la pop culture mondiale qui se déroule chaque année en Californie.
Avec sa BD Macanudo publiée quotidiennement dans le quotidien argentin La Nacion depuis plus de 20 ans, il propose un regard humoristique, souvent poétique ou absurde sur la marche du monde.
Le dessinateur déplore «la disparition des journaux locaux et de la petite presse» et ses conséquences sur la bande dessinée.
«La BD quotidienne, c'est comme ça que toute cette convention a commencé», a-t-il rappelé, en faisant référence au Comic-Con, qui accueille chaque année des dizaines de milliers de fans et est devenu un rendez-vous majeur pour le cinéma et la télévision.
Mais «notre habitat naturel est en train de disparaître», a-t-il regretté.
Cela ne l'empêche pas pour autant de conserver un optimisme inébranlable quant à l'avenir de la BD. Macanudo est un mot argentin pour dire que tout va bien», rappelle-t-il.
Avec l'IA, «tout le monde est terrifié, mais la vérité est que les gens aiment qu'on leur raconte des histoires», a-t-il confié à l'AFP après sa table ronde. «Tant qu'il y aura quelqu'un qui voudra raconter son histoire sous forme de bande dessinée, il y aura quelqu'un pour vouloir la lire.»
Il défend un usage transparent de l'IA dans la création, afin que le public puisse éventuellement prendre la défense de l'«art honnête».
«L'art peut être terrifiant ou drôle», a-t-il conclu. «Tout ce qu'il ne peut pas, c'est être malhonnête.»

Avec AFP

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