Trump arrive en Écosse pour un week-end entre diplomatie et golf, sous haute surveillance
Des policiers sont aperçus sur les terrains de golf Trump Turnberry, à Turnberry, sur la côte sud-ouest de l'Écosse, le 25 juillet 2025, avant l'arrivée du président américain. ©Andy Buchanan

Donald Trump est arrivé vendredi pour un week-end prolongé en Écosse qui doit mêler golf, diplomatie et négociations commerciales, et où un important dispositif de sécurité a été déployé en prévision de manifestations.

L’avion du président américain, Air Force One, a atterri peu avant 20h30 locale (19h30 GMT) à l’aéroport de Prestwick, au sud-ouest de Glasgow, et Donald Trump doit ensuite se rendre à Turnberry, dans un des deux complexes de golf écossais appartenant à l’entreprise familiale dirigée par ses fils.

Son agenda officiel était vide pour samedi et dimanche. Jusqu’à ce que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui espère obtenir un accord sur les droits de douane avec les États-Unis, annonce vendredi qu’elle le rejoindrait dimanche en Écosse pour des discussions.

La police écossaise, qui se prépare à des manifestations à Édimbourg et à Aberdeen ainsi qu’à proximité des terrains de golf, a annoncé la mise en place d’une « opération d’envergure à travers tout le pays pendant plusieurs jours ».

Avant de repartir pour Washington, Donald Trump s’arrachera aussi aux greens pour une rencontre, dont les détails ne sont pas connus, avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.

Ce dernier ne passe pas pour être féru de golf comme le républicain de 79 ans et il cherchera surtout à rester dans ses petits papiers, après avoir jusqu’ici évité que son pays ne soit frappé de droits de douane exorbitants.

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé en mai un accord commercial, mais Londres s’inquiète de la volonté exprimée par Donald Trump de le «peaufiner».

«Nous allons parler de l’accord commercial que nous avons conclu et peut-être même l’améliorer», a déclaré le président américain avant son départ, ajoutant que Starmer et lui «s’entendent très bien».

Il a en revanche semblé doucher les espoirs britanniques d’obtenir des droits de douanes durablement réduits sur l’acier et l’aluminium. Londres a jusqu’ici été exempté des 50 % de droits appliqués aux importations vers les États-Unis.

«Si je le fais pour un, je devrais le faire pour tous», a dit Donald Trump, interrogé par un journaliste sur une possible «marge de manœuvre» au bénéfice du Royaume-Uni.

«Loin de la gronde trumpiste»

En Écosse, la guerre dans la bande de Gaza sera sans doute un sujet de discussions, au moment où le Premier ministre travailliste est appelé par plus de 220 députés à emboîter le pas au président français Emmanuel Macron pour reconnaître l’État de Palestine.

En traversant l’Atlantique, Donald Trump sera à distance, au moins géographiquement, des rebondissements de la très embarrassante affaire Jeffrey Epstein, un riche financier accusé de crimes sexuels et mort en prison en 2019 avant son procès.

Certains de ses partisans lui reprochent de manquer de transparence à propos de cette ancienne figure de la jet-set new-yorkaise, avec laquelle lui-même entretenait une relation amicale et qui est devenue le symbole pour toute une frange du mouvement «MAGA» des turpitudes d’une élite protégée.

Donald Trump sera de retour au Royaume-Uni en septembre, pour une visite d’État à l’invitation du roi Charles III s’annonçant fastueuse.

«Manifestations»

Il avait assuré au cours d’une précédente visite, en 2023, se sentir «à la maison» en Écosse où sa mère, Mary Anne MacLeod, a grandi avant d’émigrer à 18 ans aux États-Unis.

Son affection n’est pas forcément réciproque : des manifestations sont prévues samedi à Édimbourg et à Aberdeen pour protester contre sa présence.

En 2018, sa précédente visite à Turnberry avait poussé des milliers de personnes à manifester à Glasgow et à Édimbourg.

À l’aéroport de Prestwick vendredi, des dizaines de personnes s’étaient rassemblées, espérant apercevoir l’avion présidentiel. Comme Lisa Hart, admiratrice revendiquée du président américain.

«Il dit ce qu’il pense, et je crois que quelques personnes pourraient s’inspirer un peu de lui», dit à l’AFP cette promotrice dans l’immobilier de 45 ans, qui se félicite aussi des emplois locaux créés par ses golfs.

Le Premier ministre écossais, John Swinney, a annoncé qu’il rencontrerait Donald Trump pendant sa visite, soulignant que l’Écosse «entretient une amitié solide avec les États-Unis depuis des siècles».

La construction d’un nouveau parcours par le groupe aujourd’hui dirigé par les fils de Donald Trump a suscité du mécontentement à Balmedie, dans l’Aberdeenshire, de la part de certains riverains et d’élus écologistes.

Ce n’est que l’un des nombreux projets, immobiliers ou autres, à travers le monde de la famille Trump.

Si Donald Trump n’a plus légalement le contrôle de la holding familiale, ses opposants lui reprochent de multiplier les conflits d’intérêts en se servant de ses fonctions de président pour pousser des investissements familiaux privés, notamment à l’étranger.

Andy Buchanan, Aurélia End / AFP

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