
L’armée israélienne a ordonné dimanche l’évacuation des Palestiniens du centre de la bande de Gaza, annonçant une opération imminente contre les combattants du Hamas dans une zone «où elle n’avait encore jamais opéré».
Le porte-parole de l’armée en langue arabe, Avichay Adraee, a déclaré sur X que les habitants et les déplacés installés dans la région de Deir al-Balah devaient évacuer immédiatement vers le secteur côtier d’al-Mawasi «pour leur sécurité».
Israël «étend ses opérations» autour de Deir al-Balah, notamment dans des secteurs jusque-là inexplorés. Depuis le début du conflit, entré dans son 22ᵉ mois, la majorité des plus de deux millions d’habitants de Gaza ont été déplacés au moins une fois, souvent à la suite d’ordres d’évacuation répétés. L’ONU estime que plus de 80 % du territoire est toujours soumis à ces ordres.
Sur le terrain, la situation humanitaire reste dramatique. La Défense civile de Gaza a affirmé dimanche que 57 Palestiniens avaient été tués et des dizaines blessés par des «tirs israéliens» près d’un point de distribution d’aide à Zikim, au nord-ouest de la ville de Gaza.
«Les chars tiraient de manière aléatoire, et les snipers ouvraient le feu comme s’ils chassaient des animaux sauvages», a témoigné Qassem Abou Khater, déplacé de Jabalia. «Je voyais des dizaines de personnes mourir sous mes yeux». Le Hamas a dénoncé un «massacre». Sollicitée, l’armée israélienne a déclaré se renseigner sur ces faits.
Les quelque deux millions de Palestiniens à Gaza vivent dans des conditions extrêmes, proches de la famine, alors que le territoire reste assiégé depuis l’attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.
En parallèle, la Défense civile a rapporté la mort d’au moins sept personnes dans des frappes israéliennes nocturnes sur Gaza-ville et le sud du territoire.
Sur le plan diplomatique, des pourparlers indirects entre Israël et le Hamas se poursuivent depuis deux semaines, autour d’un possible cessez-le-feu de 60 jours et de la libération de dix otages toujours en vie. Sur les 251 personnes enlevées par le Hamas en 2023, 49 seraient toujours retenues à Gaza, dont 27 présumées mortes, selon l’armée israélienne.
Des familles d’otages ont manifesté samedi à Tel-Aviv, appelant le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le président américain Donald Trump à garantir leur libération et à mettre fin à la guerre. Elles ont également demandé des explications claires sur la stratégie militaire et les mesures prises pour préserver la vie des captifs.
Par ailleurs, l’armée israélienne a intensifié ses opérations dans la région de Jabalia, au nord de Gaza, affirmant avoir tué «des dizaines de terroristes» et détruit «des centaines d’infrastructures terroristes», notamment des tunnels souterrains de 2,7 km de long à 20 m de profondeur.
L’attaque du Hamas a causé 1 219 morts, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. En réponse, au moins 58 765 Palestiniens, principalement des civils, ont été tués par l’offensive israélienne, d’après le ministère de la Santé à Gaza.
AFP
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