
Le Premier ministre soudanais, Kamel Idris, s'est rendu samedi à Khartoum pour la première fois depuis sa prise de fonctions en mai, promettant de reconstruire la capitale, ravagée par plus de deux ans de guerre.
A l'aéroport en ruines et dans d'autres sites détruits, le chef du gouvernement aligné sur l'armée a présenté de vastes projets de réhabilitation en vue du "retour des citoyens", assurant que "Khartoum redeviendra une capitale nationale fière", selon l'agence de presse officielle soudanaise.
Le conflit entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) a éclaté en avril 2023. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées à Khartoum et quelque 3,5 millions d'habitants ont fui la ville, selon l'ONU.
Samedi, Kamel Idris a visité le quartier général de l'armée et l'aéroport international, dont la reprise, aux côtés du palais présidentiel, a entériné la victoire militaire dans la capitale, selon les autorités locales.
Le gouvernement, toujours basé à Port-Soudan, a commencé à planifier le retour des ministères, malgré la poursuite des combats dans d'autres régions.
Des opérations sont en cours pour enterrer les corps, neutraliser des milliers d'engins explosifs non désamorcés et relancer les services administratifs.
En visite à la principale raffinerie du pays, celle d'al-Jaili au nord de Khartoum, M. Idris a promis que "les institutions nationales reviendront plus fortes qu'avant".
Reprise en janvier, la raffinerie - aujourd'hui calcinée - traitait autrefois 100.000 barils par jour.
Sa remise en service prendra des années et nécessitera au moins 1,3 milliard de dollars, selon des responsables soudanais.
Diplomate de carrière et ex-haut fonctionnaire de l'ONU, Kamel Idris a été nommé en mai par le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée et dirigeant de facto du pays, pour former un "gouvernement de l'espoir".
En deux ans, la guerre a provoqué la plus grave crise de faim et de déplacement au monde, avec près de 25 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë et plus de 10 millions de déplacés internes. Quatre millions ont fui ce pays pauvre d'Afrique.
Dans le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, les combats se poursuivent. Les paramilitaires sont accusés d'avoir tué des centaines de civils ces derniers jours pour asseoir leur emprise territoriale.
AFP
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