Le pétrole grimpe avec des inquiétudes sur la production du Kurdistan irakien
Tensions au Kurdistan irakien : Des attaques de drones perturbent la production pétrolière et inquiètent les marchés. ©Getty Images2021

Les cours du pétrole montent vendredi, rassurés par l’état de l’économie américaine et poussés par les inquiétudes autour de la production de pétrole dans la partie kurde de l’Irak après des attaques de drones.

Vers 09h50 GMT (11h50 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, prenait 1,12 % à 70,30 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en août, gagnait 1,30 % à 68,42 dollars.

Un drone chargé d’explosifs a touché jeudi un champ pétrolifère dans le Kurdistan irakien exploité par la compagnie norvégienne DNO ASA, ont indiqué les forces kurdes.

Plusieurs attaques similaires survenues mercredi avaient contraint l’entreprise norvégienne à suspendre ses activités sur les champs pétrolifères de Tawke et de Pechkabir.

Deux autres attaques avaient aussi visé mercredi un champ pétrolier exploité par la société américaine Hunt Oil dans la province de Dohouk.

«Les attaques de drones sur les champs pétroliers de la partie kurde de l’Irak ne manqueront pas de faire des dégâts, la production de la région ayant été ramenée de 280.000 à environ 130.000 barils par jour», selon Tamas Varga, analyste chez PVM.

La réduction de l’offre de barils est perçue comme un facteur de risque qui fait grimper les cours sur le marché.

Le pétrole a également profité de données économiques rassurantes aux États-Unis qui «ont renforcé l’idée que la plus grande économie du monde restait résistante» malgré sa politique commerciale erratique, affirme Han Tan, analyste chez Nemo.Money, du groupe Exinity.

Tirées par l’automobile, le bâtiment et les achats en boutiques, les ventes au détail aux États-Unis ont progressé de 0,6 % sur un mois, pour atteindre 720.100.000.000 dollars, après avoir trébuché de 0,9 % le mois précédent.

Par ailleurs, l’Union européenne a renforcé vendredi ses sanctions contre Moscou, ciblant la manne pétrolière russe.

Elles prévoient notamment un abaissement du prix maximal d’achat du baril de pétrole brut russe à un peu plus de 45 dollars − contre 60 dollars jusqu’à présent, selon des sources diplomatiques.

Mais en pratique, selon John Plassard, analyste de la banque privée Cité Gestion, interrogé par l’AFP, «ces sanctions n’auront aucun impact» sur le marché pétrolier.

«La Russie a passé les deux dernières années et demie à mettre en place un système d’échange de pétrole parallèle qui contourne largement les services maritimes occidentaux», ce qui permet à Moscou de continuer à exporter son pétrole sans se soucier des sanctions, précise Jorge Leon à l’AFP.

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