
Un haut responsable kurde syrien a appelé jeudi le pouvoir central à « reconsidérer » son approche vis-à-vis des minorités du pays, après les violents affrontements dans la ville à majorité druze de Soueida, qui ont fait plus de 500 morts.
Les combats ont exacerbé les craintes des minorités et soulevé de nouvelles interrogations sur la capacité des autorités à gérer les tensions communautaires dans un contexte de violences confessionnelles.
« Le gouvernement de transition doit entreprendre une révision complète et urgente de son approche dans la gestion des affaires internes de la Syrie, et engager un dialogue national sérieux et responsable avec toutes les composantes, tout en respectant la spécificité et l'identité culturelle et religieuse de chacune », a déclaré Bedran Ciya Kurd sur X.
Les forces gouvernementales se sont retirées jeudi de Soueida où elles s'étaient déployées en début de semaine, avec l'objectif affiché de mettre fin aux affrontements entre combattants druzes et tribus bédouines locales.
Mais les troupes gouvernementales et les groupes qui leur sont alliés ont été accusés par des ONG, des témoins et des groupes druzes de nombreuses exactions, dont des exécutions sommaires.
Ces violences ont ravivé le souvenir des massacres sur la côte syrienne en mars, où plus de 1.700 civils, majoritairement alaouites, ont été tués.
« Les violations systématiques ayant visé les druzes dans le sud de la Syrie, ainsi que les précédentes violations similaires sur la côte syrienne, confirment clairement le rejet profond du pluralisme culturel et religieux » par les autorités transitoires, a ajouté le responsable de l'administration kurde.
Ces violences « sapent les fondements du vivre-ensemble au sein d'un territoire national unifié », a-t-il déploré.
Ces affrontements interviennent alors que Damas et l'administration autonome kurde ne se sont toujours pas entendus sur les modalités d'application d'un accord conclu le 10 mars entre les deux parties.
Le texte prévoit « l'intégration de toutes les institutions civiles et militaires du nord-est de la Syrie au sein de l'administration de l'Etat syrien, y compris les postes-frontières, l'aéroport ainsi que les champs pétroliers et gaziers ».
Les autorités kurdes de Syrie réclament un système de gouvernement préservant une part de l'autonomie dont elles jouissent de facto, alors que Damas rejette « toute forme » de décentralisation.
Avec AFP
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