
La Défense civile de Gaza et le patriarcat latin de Jérusalem ont annoncé jeudi la mort de deux personnes dans une frappe israélienne sur la seule église catholique du territoire palestinien, refuge depuis le début de la guerre pour cette petite communauté.
Israël, en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis le 7 octobre 2023, a affirmé ne « jamais cibler » de sites religieux lors de ses frappes sur la bande de Gaza et ajouté que les circonstances dans lesquelles l’église a été endommagée étaient « en cours d’examen ».
L’Église de la Sainte-Famille, située à Gaza-ville, dans le nord du territoire, « a été frappée par un raid ce matin », a déclaré le Patriarcat latin de Jérusalem, avant de confirmer le bilan de deux morts annoncé par la Défense civile.
Cette église entretenait des contacts, depuis le début de la guerre, avec l’ancien pape François, mort en avril, qui dialoguait régulièrement par liaison vidéo avec son curé, le père Gabriel Romanelli, et avait lancé des appels répétés pour que soit mis fin au conflit.
Selon le patriarcat et la Défense civile, le prêtre a été blessé tandis que l’église a subi des dégâts.
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a jugé « inacceptable » cette attaque « contre la population civile », survenue lors d’une nouvelle journée de bombardements qui ont fait par ailleurs 18 morts, selon la Défense civile, à travers la bande de Gaza.
« Aucune action militaire ne saurait justifier une telle attitude », a affirmé Mme Meloni.
L’armée israélienne, qui a affirmé ne « jamais viser » de lieux religieux, a déclaré mettre « tout en œuvre pour atténuer les dommages causés aux civils et aux structures civiles, y compris les sites religieux, et regrette tout dommage qui leur serait causé ».
« Des excuses »
Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a dénoncé « un acte grave contre un lieu de culte chrétien » et adressé ses condoléances au père Romanelli.
Le prêtre, curé de la paroisse de la Sainte-Famille depuis de longues années, est resté à Gaza aux côtés de quelque 400 fidèles après le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
La bande de Gaza compte environ un millier de chrétiens, sur une population de plus de deux millions de personnes. La plupart sont des orthodoxes mais, selon le patriarcat, environ 135 catholiques vivent dans le territoire palestinien ravagé par 21 mois de guerre.
Depuis le début de la guerre, la petite communauté s’est abritée dans l’enceinte de l’église, qui a accueilli aussi des orthodoxes.
« On peut se demander si Israël en veut aux communautés chrétiennes. Nous attendons des excuses de la part du gouvernement israélien », a déclaré à l’AFP Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient, une association française engagée auprès des chrétiens d’Orient.
La guerre à Gaza a été déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.
Au moins 58 573 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans la campagne de représailles militaires israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Avec AFP
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