À l'appel de l'autorité religieuse de la communauté druze au Liban, une réunion extraordinaire de solidarité avec les druzes de Soueida s'est tenue mercredi dans le village de Charoune, dans le caza de Aley.
De nombreux notables et personnalités parlementaires et religieuses étaient présents autour du cheikh El-Akl, Sami Abou el-Mona. Dans son discours, cheikh Anwar el-Sayegh, représentant de l’autorité religieuse, a dénoncé «la tragédie qui frappe nos frères à Jabal el-Arab, notamment à Soueida». Il a désigné les violences en cours depuis quelques jours de «barbaries que seul un esprit éloigné de toute morale peut justifier».
«Nous en appelons à la conscience mondiale, si tant est qu'elle existe, pour qu’un terme soit mis à ces actes barbares. Ce que fait ce régime (d’Ahmad el-Chareh) ne relève d'aucune loi. Nous rejetons l'agression, qu'elle vienne de nous ou qu'elle nous vise. Nous vivons avec dignité et mourons avec dignité», a-t-il lancé.
Évoquant l’unité de la communauté druze à travers les frontières, cheikh Sayegh a appelé les druzes du Liban à faire preuve de retenue envers les déplacés syriens et à rester fidèles aux valeurs ancestrales de la communauté.
Un communiqué diffusé à l’issue de la rencontre a souligné l’unité du destin de la communauté druze, que ce soit au Liban, en Syrie, en Palestine ou ailleurs dans le monde. Le texte dénonce les agressions contre les druzes de Jabal el-Arab «bastion du leader historique Sultan Pacha al-Atrache», condamne les violences, les exécutions sommaires et les humiliations infligées aux chefs religieux, qualifiant ces actes de «contraires à toute loi humaine et divine».
«La communauté druze est historiquement un acteur de paix, farouchement attachée à l’unité et à l’arabité de la Syrie. Il est urgent de circonscrire cette discorde qui ronge l’unité du pays», affirme encore le texte, qui appelle la communauté internationale à faire pression sur les autorités syriennes pour mettre fin aux massacres à Jabal el-Arab, en particulier à Soueida.
«Nous sommes à un tournant historique qui pourrait redéfinir non seulement le destin de cette région, mais aussi celui de toute la Syrie. Les slogans d’unité et de justice doivent désormais se traduire par des actes sur le terrain», conclut le communiqué.
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