
Les autorités kurdes de Syrie ont de nouveau réclamé dimanche un système de gouvernement préservant une part de l'autonomie dont elles jouissent de facto, quelques jours après le rejet par Damas de «toute forme» de décentralisation.
Mazloum Abdi, chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), la branche armée de l'administration kurde, et le président Ahmad Al-Chareh ont conclu en mars un accord visant à intégrer les institutions kurdes dans l'État syrien.
Mais sa mise en œuvre reste entravée par des désaccords persistants entre les deux parties.
Les deux hommes se sont de nouveau rencontrés mercredi en présence d'un émissaire américain afin de relancer les discussions. À l'issue de cette rencontre, Damas a réaffirmé son opposition à toute «forme de division ou de fédéralisation», appelant à l'intégration des combattants kurdes dans l'armée nationale.
Dans un communiqué dimanche, l'administration kurde a plaidé pour «un système démocratique pluraliste, la justice sociale, l'égalité des sexes et une Constitution garantissant les droits de toutes les composantes» de la société.
«Les Syriens souffrent depuis des décennies d'un système centralisé qui monopolise le pouvoir et les richesses, réprime la volonté locale et a plongé le pays dans des crises successives», affirme l'administration kurde.
«Aujourd'hui, nous aspirons à être des partenaires à part entière dans la construction d'une nouvelle Syrie, une Syrie décentralisée qui accueille tous ses citoyens et garantit leurs droits à égalité», est-il souligné.
Les Kurdes contrôlent de vastes territoires dans le nord du pays, incluant plusieurs champs pétroliers et gaziers.
Appuyées par une coalition internationale dirigée par Washington, les forces kurdes ont joué un rôle déterminant dans la défaite territoriale du groupe jihadiste État islamique en Syrie.
Dans un entretien accordé mercredi à la chaîne Kurdistan 24, l'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Tom Barrack, a salué l'engagement des FDS dans ce combat, tout en estimant qu'elles devaient accepter la «réalité» selon laquelle «la seule voie d'avenir pour elles passe par Damas».
Avec AFP
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