Détenus syriens au Liban: Damas dément avoir brandi la menace d’une escalade
Le président syrien Ahmad el-Chareh, dont les menaces d’escalade diplomatique et économique vis-à-vis du Liban ravivent les tensions bilatérales sur fond de dossier des détenus syriens. ©Al-Markazia

Une source officielle syrienne, citée par les chaînes syrienne, al-Ikhbariya, et pan-arabe, al-Arabia, a démenti, vendredi, des informations rapportées par un média syrien, selon lesquelles Damas envisagerait de prendre des mesures de rétorsion contre le Liban, dans l’affaire des détenus syriens.
La même source a souligné que le dossier des détenus syriens dans les prisons libanaises “demeure une priorité pour les autorités syriennes”, mais “qui devrait être réglé par le biais des canaux officiels entre les deux pays, dans les délais les plus brefs”.

Selon Syria TV, la chaîne officielle syrienne, qui cite des “sources bien informées”, le président Ahmad el-Chareh, aurait brandi la menace d’une escalade progressive à l’encontre du Liban, en raison de ce qu’il considère comme une négligence persistante de la part des autorités libanaises concernant la question des détenus syriens incarcérés sur leur territoire. 

Selon ces sources, Damas envisagerait une série de mesures, allant du gel de certains canaux de coopération sécuritaire et économique à une révision complète des mécanismes de coordination aux frontières. Cela inclurait notamment la fermeture de points de passage terrestres entre les deux pays et l’imposition de restrictions supplémentaires sur le transit des camions libanais.

Dans ce contexte et toujours selon les mêmes sources, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad Chibani, est attendu à Beyrouth dans les prochains jours. Cette visite, envisagée par le président Chareh, aurait pour principal objectif d’aborder avec les responsables libanais le dossier sensible des détenus syriens dans les geôles libanaises.

On rappelle à cet égard que selon des rapports sécuritaires libanais, plus de 2.000 Syriens sont incarcérés dans les prisons au Liban, constituant près de 30% de la population carcérale dans le pays. Les accusations portées contre eux vont du terrorisme à l’appartenance à des groupes jihadistes ou armés syriens, opposés par le passé au régime de Bachar el-Assad, renversé le 8 décembre 2024.

Un peu plus tard, les familles de détenus syriens incarcérés à la prison de Roumieh ont organisé un sit-in au poste-frontière de Jdeidet Yabous, côté syrien, pour protester contre le maintien de leurs proches en détention.

En mars dernier, le Liban s’était dit prêt à remettre, à Damas, quelque 700 détenus et condamnés syriens dont les dossiers ont été finalisés et qui remplissent les conditions d’extradition. Une mesure qui n’a pas encore été mise en œuvre.

 

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