Marco Rubio rencontre son homologue chinois Wang Yi en Malaisie
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio rencontre son homologue chinois Wang Yi en Malaisie pour évoquer les tensions commerciales, la question taïwanaise et les ambitions de Pékin en mer de Chine méridionale. ©(Nathan Howard / AFP)

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a rencontré vendredi son homologue chinois Wang Yi en Malaisie, l'occasion d'aborder plusieurs désaccords bilatéraux, notamment la guerre commerciale, Taïwan, la mer de Chine méridionale ou les hautes technologies.

Les deux hommes ont entamé leur entretien à Kuala Lumpur, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette rencontre, la première entre MM. Rubio et Wang depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, se déroule en marge des réunions des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean).

Connu pour ses déclarations fermes contre la Chine, Marco Rubio effectue sa première visite en Asie depuis sa prise de fonctions en janvier.

Malgré ce délai, le chef de la diplomatie américaine a assuré jeudi que les États-Unis n'ont «aucunement l'intention d'abandonner» l'Asie-Pacifique.

Les droits de douane américains inquiètent toutefois les nations de la région.

Donald Trump a averti cette semaine qu'il imposera des surtaxes punitives à plus de 20 pays, notamment asiatiques, s'ils ne concluaient pas d'accords avec Washington d'ici au 1er août.

Marco Rubio a tenté de rassurer jeudi les nations d'Asie du Sud-Est en affirmant qu'ils pourraient bénéficier de «meilleurs» taux que le reste du monde.

Parmi les pays visés figure le Japon, allié de longue date des États-Unis, qui pourrait se voir imposer une taxe uniforme de 25%, en plus de droits de douane déjà appliqués sur les automobiles, l'acier et l'aluminium. Séoul est confronté à un niveau de taxation similaire.

Marco Rubio a rencontré vendredi ses homologues japonais et sud-coréen. Sa porte-parole, Tammy Bruce, a dans la foulée qualifié cette relation d'«indispensable».

«Droit légitime» 

Les États-Unis «sapent le système de libre-échange et perturbent la stabilité de la chaîne d'approvisionnement mondiale», a dénoncé Wang Yi lors d'une rencontre avec son homologue thaïlandais Maris Sangiampongsa, selon un communiqué publié vendredi par Pékin.

Lors d'un autre entretien avec son homologue cambodgien Prak Sokhonn, Wang Yi a accusé Washington de «priver» l'Asie du Sud-Est de son «droit légitime au développement».

Les tensions sino-américaines se sont accrues depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Au nom notamment de la lutte contre le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine, M. Trump a engagé un bras de fer économique avec Pékin, à coup de droits de douane.

En mai, Chinois et Américains sont toutefois convenus d'un cessez-le-feu et ont accepté de réduire temporairement les prohibitives surtaxes douanières qu'ils s'imposaient mutuellement.

Outre le commerce, la question des actions de Pékin en mer de Chine méridionale est probablement l'un des principaux sujets discutés entre MM. Wang et Rubio.

Tout comme celle de Taïwan, sous pression militaire et économique de Pékin.

La Chine dit vouloir «unifier» cette île d'environ 23 millions d'habitants avec le reste de son territoire, par la force si nécessaire.

Comme l'immense majorité des pays du monde, les États-Unis n'ont pas de relations diplomatiques avec le territoire insulaire. Mais ils en sont le principal fournisseur d'armes et affichent ces dernières années un soutien croissant à Taipei face aux autorités chinoises – ce qui indispose Pékin.

Rivalité en mer 

Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avait accusé fin mai la Chine de se préparer «à potentiellement utiliser la force militaire pour modifier l'équilibre des forces» en Asie-Pacifique. Il avait également assuré que Pékin «s'entraîne tous les jours» à envahir Taïwan.

En réaction, la diplomatie chinoise avait reproché aux États-Unis d'utiliser la question taïwanaise pour «contenir la Chine» et appelé Washington à ne pas «jouer avec le feu» sur cette question.

Par Léon BRUNEAU/AFP

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