
Billets moins chers, sièges plus serrés et un café… sans doute payant: MEA s'apprête à faire sa mue en lançant sa propre compagnie low-cost dès mars 2027. Destinée à séduire les voyageurs au budget serré sans sacrifier la qualité du service à la libanaise, cette nouvelle aventure promet de bousculer le ciel moyen-oriental. Entre bonnes affaires et petits sacrifices, embarquement immédiat pour un virage stratégique (et économique) qui pourrait bien faire décoller tout le secteur aérien libanais.
Face à des prix vertigineux et un quasi-monopole sur les lignes directes, la compagnie nationale d’aviation, Middle East Airlines (MEA), entend jouer la carte de la rupture. Sous l’impulsion de son PDG, Mohammad el-Hout, la compagnie prépare, selon des sources proches de la MEA, le lancement d’une filiale low-cost, prévu pour mars 2027, avec quatre appareils dans un premier temps, et des billets jusqu’à 30% moins chers que ses tarifs actuels. Une décision ambitieuse, dans un contexte de concurrence régionale accrue et de demande croissante pour des billets plus abordables.
La future low-cost reposera sur une flotte d’appareils Airbus à fuselage étroit, en attendant la livraison des nouveaux A320 Neo et A321XLR, prévue à partir de 2026. Toujours selon les mêmes sources, le groupe MEA a commandé neuf appareils, dont quatre A321XLR, et vise une expansion progressive vers des destinations comme l’Allemagne, le Danemark, l’Égypte et potentiellement plusieurs pays africains. Une stratégie clairement orientée vers les courts et moyens courriers, idéaux pour le modèle économique low-cost.
Un terminal flambant neuf pour un décollage en douceur
Pour accompagner ce virage, la future compagnie s’installera dans le terminal 2 de l’aéroport international de Beyrouth (AIB), actuellement en phase de planification. Ce nouveau terminal permettra de doubler la capacité de l’aéroport, aujourd’hui saturé, tout en facilitant l’exploitation de vols plus fréquents, plus courts et surtout… plus économiques.
Côté avantages, la promesse est séduisante: des billets jusqu’à 30% moins chers, une offre plus accessible pour les étudiants, les familles ou les expatriés, et un coup de pouce non négligeable au secteur touristique libanais. Avec plus de choix entre la MEA traditionnelle et sa version économique, les passagers auront enfin la possibilité d’ajuster leur vol à leur budget.
Un pari risqué, mais nécessaire
Le modèle «à la carte» pourrait surprendre: bagage en soute, choix du siège ou repas à bord seront autant d’options payantes, ce qui pourrait faire grimper la facture finale. De plus, l’infrastructure actuelle risque de peiner à absorber l’augmentation du trafic, en attendant la mise en service complète du terminal 2.
Autre défi: éviter la cannibalisation entre la MEA classique et sa version low-cost. Si trop de passagers délaissent les vols réguliers pour les billets économiques, c’est l’équilibre global du groupe qui pourrait vaciller.
Quant aux tarifs, les économies sont bien réelles. Un Paris-Beyrouth, souvent affiché autour de 1.200 euros, pourrait tomber à 800 euros ou moins, à condition d’embarquer léger et de faire l’impasse sur le repas. Mais derrière cette économie se cache un aveu: les prix actuels sont trop élevés, freinés par un quasi-monopole et des primes de risque.
En lançant sa filiale low-cost, MEA tente donc un grand écart: rester compétitive sur un marché plus populaire, tout en préservant sa clientèle premium. Si les avions arrivent à temps, le terminal est prêt et les suppléments restent raisonnables, l’été 2027 pourra voir Beyrouth décoller vers une nouvelle ère aérienne plus démocratique… et moins turbulente.
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