Le Royaume-Uni alerte sur la montée des menaces iraniennes sur son sol
La Commission sur le renseignement britannique alerte sur une hausse significative des tentatives d’attaques iraniennes depuis 2022 ©Peter Muscutt-Pexels

La menace d'attaques physiques menées par l'Iran sur le sol britannique a augmenté de façon "considérable", avec au moins 15 tentatives de meurtre ou d'enlèvement depuis 2022, a prévenu jeudi la Commission sur le renseignement et la sécurité (ISC) du Parlement britannique.

Ces menaces ont "considérablement augmenté en nombre comme en cadence (...) ciblant particulièrement les dissidents et opposants au régime", souligne cet organisme, qui la compare à celle posée par la Russie.

Par la voix de son ambassade à Londres, Téhéran a rejeté "des allégations infondées, politiquement motivées et hostiles".

Elle a affirmé dans un communiqué que ces accusations étaient "irresponsables" et qu'elles reflétaient un "schéma plus large de distorsion visant à nuire aux intérêts régionaux et nationaux légitimes de l'Iran".

Début mars, le Royaume-Uni a placé l'Iran, ses services de renseignement et les Gardiens de la Révolution au niveau le plus élevé de son nouveau système gouvernemental "FIRS" de surveillance des "influences étrangères secrètes", qui oblige certains ressortissants à déclarer leurs activités.

"L'Iran représente une menace de grande envergure, persistante et imprévisible pour le Royaume-Uni, les ressortissants et les intérêts britanniques", a souligné le président de l'ISC Kevan Jones.

Selon ce rapport, qui documente la période d'août 2021 à août 2023, Téhéran a un "fort goût du risque lorsqu'il mène des activités offensives, et ses services de renseignement disposent de ressources considérables qui lui donnent des avantages asymétriques dans certains domaines".

Même si l'activité de l'Iran au Royaume-Uni "semble moins stratégique et à plus petite échelle que celle de la Russie et de la Chine", elle "ne devrait pas être sous-estimée", défend donc l'ISC.

D'après ce rapport, "les services de renseignement iraniens ont montré qu'ils étaient prêts et capables, souvent via des agents tiers, de tenter des assassinats et des enlèvements sur le territoire britannique", évalués au nombre de 15 depuis début 2022.

L'Iran s'appuie sur ces intermédiaires, "des réseaux criminels, organisations militantes et terroristes, et acteurs privés du cyberespace", pour "attaquer ses adversaires en minimisant les risques de représailles".

Il existe aussi, selon l'ISC, une "menace renforcée à l'encontre des intérêts juifs et israéliens au Royaume-Uni".

Mi-mai, après l'inculpation de trois ressortissants iraniens pour espionnage et préparation d'actes violents au Royaume-Uni, le gouvernement avait lui-même reconnu être la cible de "menaces croissantes d'États" sur son sol.

Il avait dit avoir identifié depuis début 2022 plus de 20 complots soutenus par l'Iran, constituant des menaces potentiellement mortelles pour les citoyens et résidents du Royaume-Uni.

En mars 2024, le reporter Pouria Zeraati d'Iran International, chaîne de télévision privée classée organisation terroriste par Téhéran, avait été agressé au couteau à Londres et hospitalisé pour une blessure à la jambe.

Commentaires
  • Aucun commentaire