
Incendie «fixé» ou «maîtrisé» ? Hectares «parcourus» ou «brûlés» ? Dash ou Canadair dans les airs ?... Les pompiers utilisent un lexique bien précis pour décrire la progression d’un feu et rendre compte de leurs interventions.
Tour d’horizon du vocabulaire des incendies utilisé par les sapeurs-pompiers.
L’état du feu
Fixé : la progression est stoppée au niveau de la tête du feu (dans l’axe du vent) mais pas sur ses flancs. Il y a encore des reprises de flammes.
Maîtrisé : les flammes les plus importantes sont rabaissées, le feu est sous contrôle des pompiers.
Circonscrit : le feu est cerné par les pompiers, qui peuvent alors le «noyer».
Éteint : il n’y a plus ni braise ni fumerolles, les pompiers peuvent quitter le site.
Les surfaces ravagées
Hectares parcourus ou hectares brûlés : un incendie peut parcourir 600 hectares mais n’en brûler (ou détruire) qu’une centaine. Les flammes, poussées par le vent sans se fixer, peuvent très bien ne faire que lécher une zone. C’est pourquoi il arrive, dans les gros incendies, que le bilan final des surfaces brûlées soit réduit par rapport aux estimations en cours de feu.
Les interventions
Noyage : afin d’éteindre définitivement les derniers foyers, la zone parcourue par le feu est abondamment «mouillée».
Mouillant : produit ajouté à l’eau pour favoriser son taux de pénétration dans les végétaux.
Retardant : substance rouge posée sur les végétaux pour ralentir la progression du feu. Sa couleur permet aux pompiers de savoir quelles zones ont déjà été aspergées.
Groupe d’intervention feux de forêt (GIFF) : équipe constituée de quatre camions-citernes.
Colonne de renfort feux de forêt : composée d’un véhicule de commandement et de soutien et de trois GIFF, représentant en moyenne 70 sapeurs-pompiers, selon le ministère de l’Intérieur. Elles sont 51 depuis 2023, soit 3.500 sapeurs-pompiers et sapeurs-sauveteurs et plus de 700 véhicules d’intervention spécifique, et sont déployées en appui aux effectifs locaux.
Détachement d’intervention héliporté (DIH) : pompiers héliportés vers des zones inaccessibles par la route.
Les moyens aériens
Canadair (du nom de la firme canadienne qui a mis au point l’appareil) : avion bombardier d’eau amphibie qui s’approvisionne sur un plan d’eau douce ou en mer. Il transporte jusqu’à 6.000 litres d’eau.
Dash : avion bombardier d’eau qui se ravitaille à terre, dans un «pélicandrome». Son réservoir peut contenir jusqu’à 10.000 litres d’eau. Le «pélicandrome» est un lieu de ravitaillement en produit «retardant» ou en eau. Il y en a 22, dont 17 permanents, essentiellement dans le sud de la France. Ils sont basés sur un aéroport ou un aérodrome.
Beechcraft : avion effectuant des missions de reconnaissance pour analyser et rendre compte de la situation afin de pouvoir décider des moyens aériens à déployer.
Hélicoptère bombardier d’eau : il transporte entre 1.000 et 1.500 litres d’eau dans un réservoir ou dans une «poche» suspendue à un câble.
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