
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ont exprimé leur optimisme mardi quant à un cessez-le-feu imminent à Gaza. Depuis Washington, Trump a déclaré qu’il y avait «de très bonnes chances» qu’un accord soit conclu cette semaine ou la suivante, qualifiant cela de «grande opportunité».
Dans une interview accordée à Fox News, Netanyahou a affirmé que l'Iran «ne reviendrait pas à son programme nucléaire» car «il en a peur». Concernant la situation à Gaza, il a précisé qu'Israël ne déporterait pas les Palestiniens de l'enclave, mais permettrait à ceux qui souhaitent partir de le faire volontairement.
De leur côté, des sources palestiniennes proches des pourparlers à Doha ont accusé Israël de bloquer ces discussions, l'une d'elles affirmant qu'«il n'y a aucune avancée».
Dans la bande de Gaza, affamée, assiégée et dévastée par 21 mois de guerre, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements qui ont tué 22 Palestiniens dont six enfants selon la Défense civile locale.
«Nous parlons d'un cessez-le-feu de 60 jours, au cours duquel la moitié des otages vivants et l'autre moitié des otages morts seraient remis à Israël par ces monstres du Hamas», a dit M. Netanyahou dans une interview à FOX Business Network. Les otages ont été enlevés durant l'attaque du Hamas et emmenés à Gaza.
«Et oui, je pense que nous nous rapprochons d'un accord. Je pense qu'il y a de bonnes chances que nous l'obtenions», a dit le Premier ministre israéliélien qui a rencontré lundi et mardi le président Donald Trump à Washington.
Ce dernier presse M. Netanyahou de parvenir à un accord pour mettre fin à «une tragédie».
Le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar s'est lui aussi dit optimiste mercredi quant à un accord. «Israël est déterminé à parvenir à un accord sur les otages et un cessez-le-feu. Je pense que c'est possible. Si un cessez-le-feu temporaire est conclu, nous négocierons un cessez-le-feu permanent».
«Fin de semaine?»
MM. Netanyahou et Saar n'ont pas expliqué les raisons de cet optimisme alors que les divergences persistent entre Israël et le Hamas, du moins publiquement.
Ces derniers jours, M. Netanyahou a réaffirmé qu'outre le retour de tous les otages, il voulait «éliminer» le Hamas et conserver pour «toujours» le contrôle de la sécurité à Gaza, où le mouvement palestinien a pris le pouvoir en 2007.
Jusque-là, le Hamas insiste sur un retrait des troupes israéliennes de Gaza, des garanties sur un cessez-le-feu permanent et une reprise en main de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues. Des exigences rejetées par Israël.
Lancées dimanche à Doha via les médiateurs, États-Unis, Qatar, Égypte, les nouvelles discussions indirectes entre Israël et le Hamas n'ont toujours pas abouti.
L'envoyé spécial de M. Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a dit mardi espérer un accord «d'ici la fin de la semaine» sur une trêve de 60 jours et une libération d'otages, mais le Qatar a dit que les discussions «prendraient du temps».
Le projet d'accord prévoit, selon M. Witkoff, le retour de 10 otages vivants et des corps de neuf autres.
La délégation israélienne refuse «d'accepter la libre circulation de l'aide à Gaza» et de retirer ses soldats, a dit un responsable palestinien.
Une autre source palestinienne proche des discussions a mis en cause «la politique d'obstruction de Netanyahou. Il y a eu un échange de vues mais aucune avancée».
Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues dans le territoire palestinien, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
«Nous sommes fatigués»
Dans la bande de Gaza, où plus de deux millions de Palestiniens vivent dans des conditions terribles selon l'ONU, les frappes israéliennes ont continué.
Parmi les 22 morts figurent dix personnes tuées à Chati (nord) y compris six enfants, selon Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile.
Les tentes des déplacés à Al-Mawassi ont été aussi touchées. «Nous sommes extrêmement fatigués. Chaque jour, ils parlent d'un cessez-le-feu, mais les massacres continuent», se lamente Oum Ahmed.
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit examiner les informations de M. Bassal.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
A Gaza, au moins 57.680 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé palestinienne, jugées fiables par l'ONU.
AFP
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