Iran: le président Pezeshkian sous le feu des critiques après des propos «trop doux» sur les États-Unis
Le président iranien Massoud Pezeshkian critiqué pour ses propos sur les États-Unis. ©ATTA KENARE / AFP

Le président iranien, Massoud Pezeshkian, fait mardi l'objet de critiques en Iran pour avoir appelé à la reprise des négociations avec les États-Unis, les journaux conservateurs s'offusquant de mots «trop doux» à l'encontre d'un pays qui a bombardé en juin des sites nucléaires.

Massoud Pezeshkian, élu sur la promesse de renouer le dialogue avec l'Occident pour obtenir une levée des sanctions qui plombent l'économie iranienne, a accordé un entretien à l'animateur américain Tucker Carlson, proche du président Donald Trump.

Dans cette interview diffusée lundi, le président iranien a déclaré que son pays n'avait «aucun problème» à reprendre des discussions avec les États-Unis, en dépit d'une campagne de bombardements menée en juin par Israël avec l'appui des États-Unis contre des installations nucléaires iraniennes.

«Est-il juste de s'asseoir à nouveau, sans condition, à la même table que ceux qui ont déjà largué des bombes» sur la diplomatie, feint de s'interroger le quotidien Kayhan, connu pour son hostilité envers l'Occident et farouche opposant aux pourparlers sur le nucléaire.

Les États-Unis, pourtant engagés depuis avril avec l'Iran dans des négociations sur son programme nucléaire, ont bombardé le 22 juin le site souterrain d'enrichissement d'uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et des installations nucléaires à Ispahan et Natanz (centre). L'étendue précise des dégâts n'est pas connue.

«Face à un ennemi dont les mains sont tachées jusqu'aux coudes du sang de notre peuple (...), n'y a-t-il pas d'autre solution que de rester ferme (...)?», écrit Kayhan, dont le directeur est désigné par le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, ultime décideur pour la politique étrangère.

Selon un nouveau bilan de la télévision d'État, au moins 1.060 personnes ont péri en Iran durant la guerre de 12 jours déclenchée par surprise le 13 juin par l'armée israélienne et à laquelle les États-Unis se sont joints.

Le quotidien conservateur Javan regrette ainsi des propos «un peu trop doux et gentils» du président iranien à l'encontre des États-Unis.

«Le véritable sens d'une conversation avec un présentateur américain est transmis lorsque les mots montrent la colère du public et sa méfiance totale envers l'Amérique», argue Javan.

Le journal réformiste Ham Mihan salue pour sa part «la démarche positive» de Massoud Pezeshkian.

«Cette interview aurait dû être réalisée depuis longtemps» écrit le quotidien, estimant que «les responsables iraniens sont malheureusement absents depuis longtemps de l'espace médiatique international et américain».

Par AFP

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