
Les Brics ont exprimé dimanche à Rio de Janeiro leurs «sérieuses préoccupations» face à la guerre commerciale menée par Donald Trump, qui a menacé en retour d’imposer des droits de douane supplémentaires au bloc des onze pays émergents et à ceux qui «s’alignent» sur eux.
«Nous exprimons de sérieuses préoccupations face à l’augmentation de mesures douanières et non-douanières unilatérales qui faussent le commerce», affirment les dirigeants du groupe, mené par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.
Selon eux, de telles mesures «affectent les perspectives de développement économique mondial». Bien que les États-Unis ne soient pas nommés, les tensions visent clairement la politique commerciale de Donald Trump, qui a réagi sur Truth Social en annonçant des surtaxes de 10% sur tout pays s’alignant sur les Brics.
Le président américain a également promis d’envoyer lundi les premières lettres de notification de sanctions commerciales. Le ministre du Trésor Scott Bessent a averti que des droits de douane de 50% pourraient s’appliquer dès le 1er août en cas d’échec des négociations.
Conflit à Gaza et tensions avec l’Iran
Le sommet a également abordé la situation au Moyen-Orient. Les Brics ont «condamné les attaques militaires» contre l’Iran en juin, évoquant une «violation du droit international», sans mentionner les États-Unis ni Israël.
Ils ont aussi réclamé un «cessez-le-feu immédiat» et un «retrait complet» des forces israéliennes de Gaza, où la guerre fait rage depuis 21 mois. Les Brigades al-Qassam ont salué la déclaration et appelé les Brics à «faire pression» sur Israël.
Une source diplomatique iranienne a cependant indiqué que Téhéran avait «exprimé des réserves» sur la mention d’une solution à deux États pour le conflit israélo-palestinien.
Un sommet fragilisé par des absences
Le président chinois Xi Jinping, absent pour la première fois depuis 2012, et Vladimir Poutine, visé par un mandat de la CPI, ont manqué à l’appel. Lula, hôte du sommet, a déploré «l’effondrement sans précédent du multilatéralisme» et appelé à «ne pas rester indifférent face au génocide perpétré par Israël à Gaza».
Appel à réguler l’intelligence artificielle
Dans un texte distinct, les Brics ont également réclamé une «régulation» de l’intelligence artificielle, insistant sur la protection des droits de propriété intellectuelle et la création de «justes mécanismes de rémunération». «Le développement de l’intelligence artificielle ne peut être réservé à quelques pays ou être un moyen de manipulation aux mains de milliardaires», a déclaré Lula.
Par Facundo FERNANDEZ BARRIO et Thomas MORFIN/AFP
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