Propositions américaines: Geagea appelle le gouvernement à prendre en main le dossier
©Ici Beyrouth

Le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, a appelé le gouvernement à prendre les choses en main pour remettre «une réponse nationale libanaise» à la feuille de route américaine qui doit aider le Liban à en finir progressivement avec la présence israélienne sur les cinq points frontaliers et les armes illégales dans le pays. Il a mis en garde contre un retour à la Troïka du pouvoir qui prévalait sous l’occupation syrienne au détriment des institutions.

«Depuis près de deux semaines, nous entendons parler de propositions américaines pour faire avancer les choses au Liban, afin d’en finir avec l’occupation et les attaques israéliennes, d’une part, et les armes illégales présentes sur le territoire libanais, d’autre part. L’émissaire américain arrivera demain (lundi) à Beyrouth et le sujet n’a toujours pas été discuté en Conseil des ministres. Aucune position officielle n’a été prise à ce jour», s’est indigné M. Geagea dans un communiqué publié par son bureau de presse.

Il a indirectement dénoncé une marginalisation des institutions constitutionnelles, les pourparlers au sujet des propositions de M. Barrack ayant été menés par le président Joseph Aoun, le Premier ministre, Nawaf Salam, et le président de la Chambre, Nabih Berry, qui négociait au nom du Hezbollah. «Sommes-nous revenus à l’hérésie instituée par le régime (syrien) des Assad qui avait établi une troïka du pouvoir au Liban, au détriment des institutions libanais, et qui avait de la sorte ruiné le pays»? s’est-il interrogé.

M. Geagea a demandé à savoir «qui mène les négociations pour le moment». «Est-ce l’État libanais qui attend maintenant la réponse du Hezbollah alors que c’est le contraire qui est supposé se produire? En d’autres termes, c’est au Hezbollah d’attendre la décision du gouvernement», a-t-il fait valoir.

Selon le chef des FL, le Cabinet «doit se réunir sans tarder pour élaborer une réponse nationale libanaise aux propositions américaines, de manière à assurer concrètement et non rhétoriquement un retrait israélien du Liban (en allusion aux cinq points frontaliers où Tel Aviv maintient une présence), un arrêt des attaques israéliennes sur le pays, ainsi que l’édification d’un État réel qui veille sur les intérêts des Libanais».

«Ceux qui œuvrent pour faire rater cette occasion aux Libanais auront à assumer une responsabilité énorme et à répondre de leurs actes», a-t-il averti, avant de lancer: «Il n’est plus permis de se jouer du sort du peuple et du pays pour consolider la position de l’Iran dans les négociations internationales à venir» sur le dossier du nucléaire.

Plusieurs députés des FL et des Kataëb avaient reproché aux autorités d’avoir occulté le gouvernement et le Parlement des pourparlers menés afin d’élaborer une réponse aux propositions américaines. Dans son allocution au cours de la dernière réunion parlementaire, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, s’était insurgé contre le fait que des décisions aussi importantes, engageant le sort du Liban, soient discutées en dehors du contexte de la Chambre.

Dans sa feuille de route, Washington souhaite un engagement ferme du Liban au désarmement du Hezbollah et des factions palestiniennes, lequel devrait être mené progressivement jusqu’en novembre prochain. Entre-temps, les Israéliens procéderaient par étapes à un retrait des cinq points frontaliers qu’ils continuent d’occuper.

Les États-Unis évoquent également les réformes qui devraient simultanément être réalisées pour consolider l’autorité de l’État et mettre le Liban sur la voie d’un redressement. Ils préconisent par ailleurs un règlement du dossier de la délimitation des frontières avec la Syrie.

Le Hezbollah, sans rejeter totalement le principe de négociations autour de son arsenal, a fait savoir, dimanche, par la voix de son chef, Naïm Kassem, qu’il n’est pas question pour lui de «céder aux pressions internationales et de renoncer à ses armes».

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