Le mufti de la République libanaise, cheikh Abdellatif Deriane, a effectué une visite en Syrie, sa première depuis sa prise de fonction en 2014. Accompagné d’une délégation de hauts responsables religieux sunnites libanais, il a entamé sa visite par une prière solennelle dans la mosquée des Omeyyades à Damas, l’un des hauts lieux de l’islam et du patrimoine arabo-musulman.
Le mufti Deriane et les membres de la délégation ont ensuite rencontré plusieurs figures syriennes de premier plan, dont le ministre des Waqfs, cheikh Mohammad Abou el-Kheir Choukri, et le mufti de Damas, cheikh Abdel Fattah el-Bazm. Le dialogue a porté sur le renforcement de la coopération religieuse et l’importance de préserver les valeurs communes face aux défis régionaux.
Le point culminant de la visite a été la rencontre officielle avec le président syrien, Ahmad el-Chareh, à Qasr el-Chaab. Le mufti Deriane y a prononcé un discours fort en symboles, évoquant le retour des liens fraternels entre les deux pays et saluant «le courage, la patience et la sagesse» du chef de l’État syrien. Il a appelé à tourner la page des divisions et à établir une relation renouvelée fondée sur le partenariat et la complémentarité entre le Liban et la Syrie.
À cette occasion, le mufti Deriane a décerné au président syrien le prestigieux «Wisam Dar el-Fatwa» doré, une décoration rarement attribuée, pour ses efforts en faveur du dialogue islamique et de la cause arabe.
Le grand mufti Deriane a souligné l'importance des relations libano-syriennes lors de sa récente visite à Damas.
«Nous sommes allés à Damas parce que c'est la porte d'entrée de notre profondeur arabe», a déclaré le mufti Deriane. «Nous avons rendu visite à la nouvelle administration pour lui dire: Que Dieu guide vos pas au service de la Syrie, et que nous, au Liban, nous soutenons les choix du peuple syrien».
Le mufti a souligné le désir du Liban d'établir «les meilleures relations possibles» avec la Syrie, en insistant sur le fait que ces liens doivent être établis d'État à État. Il a salué les efforts du président Joseph Aoun et du président El-Chareh dans ce sens, notant que «j'ai senti chez El-Chareh un amour profond pour le Liban et une volonté et une détermination claires de forger les liens les plus forts possibles».
Abordant les questions intérieures, le mufti a également appelé à préserver le caractère sacré des lieux de culte. «Nos mosquées, dans toutes les régions, sont des phares de la foi et de la connaissance, et c'est ainsi qu'elles doivent rester», a-t-il déclaré. «J'espère que nous tiendrons la politique à l'écart des lieux de culte.»
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