
Selon des sources libanaises, la réponse au message de l’émissaire américain pour la Syrie, Thomas Barrack, concernant la remise des armes du Hezbollah, devrait s’inscrire dans la politique du «bâton et de la carotte» évoquée par ce dernier dans un entretien accordé récemment au New York Times.
Ces sources précisent que la position officielle du Liban n’est toujours pas arrêtée, le Hezbollah n’ayant pas encore communiqué ses observations sur le projet de réponse. Les détails de cette réponse devraient être remis à Thomas Barrack lundi, lorsqu’il entamera ses entretiens avec le président de la République, le général Joseph Aoun.
M. Barrack devrait ensuite rencontrer le président du Parlement, Nabih Berry, principal interlocuteur politique du Hezbollah, ainsi que le Premier ministre Nawaf Salam.
Selon des sources proches du dossier, on espère que le document libanais pourra être finalisé rapidement, après intégration des remarques du Hezbollah. Pour l’heure, ce dernier semble adopter une posture ambiguë: soit en différant volontairement sa réponse jusqu’à l’arrivée de M. Barrack, soit en restant silencieux, soit encore en demandant un délai supplémentaire, dans l’espoir d’obtenir une formulation finale acceptable pour l’émissaire américain.
Toutefois, ces sources restent préoccupées par la fermeté de la position israélienne et le risque d’un refus catégorique, d’autant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou sera à Washington lundi prochain pour un entretien avec le président Donald Trump, au cours duquel le dossier libanais sera abordé.
Plusieurs scénarios sont donc envisagés quant à la réaction américaine: acceptation du texte en l’état, demande d’amendements, ou rejet pur et simple. En cas d’approbation, le document pourra être soumis au Conseil des ministres; à l’inverse, toute demande de modification reporterait son examen au niveau gouvernemental.
Un rejet total, avertissent certains observateurs, pourrait refléter une stratégie israélienne délibérée visant à accroître la pression militaire sur le Hezbollah, pour l’amener à une reddition complète. À cet égard, ils redoutent que la visite de Barrack à Beyrouth, conjuguée à celle de Netanyahou à Washington, ne soit suivie d’une escalade des frappes israéliennes.
Un point crucial reste à clarifier dans la réponse libanaise: le Hezbollah est-il prêt à remettre ses armes? Si la réponse est affirmative, le gouvernement insistera sur le principe du «donnant-donnant»: aucun désarmement ne se fera sans garanties concrètes.
Beyrouth réclame en effet des engagements tangibles de la part de Washington, allant au-delà de simples promesses écrites. Cela inclut notamment le retrait israélien des territoires encore occupés, l’arrêt des assassinats ciblés et la fin des raids aériens.
En revanche, les autorités libanaises continuent d’éviter de qualifier le Hezbollah de milice, comme l’exigent les États-Unis.
Même ambiguïté en ce qui concerne le démantèlement de l’appareil sécuritaire du mouvement pro‑iranien et la cessation de toutes ses activités connexes. De surcroît, de fortes réserves persistent au sujet du démontage de son réseau économique, et tout particulièrement de l’institution financière Al‑Qard al‑Hassan.
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