
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a juré mercredi d'éliminer "jusqu'à la racine" le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a annoncé étudier des "propositions" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza.
À quelques jours d'une rencontre prévue à Washington avec le président américain Donald Trump, qui presse pour un arrêt des hostilités, M. Netanyahu a assuré qu'il n'y aurait plus de "Hamastan" à Gaza.
"C'est terminé. Nous libérerons tous nos otages et nous éliminerons le Hamas (...). Nous les éliminerons jusqu'à la racine", a-t-il insisté.
Selon une source palestinienne proche des négociations, les "propositions" reçues par le Hamas des médiateurs égyptiens et qataris mentionnent une trêve de 60 jours pendant laquelle seraient libérés la moitié des otages israéliens encore vivants en échange d'"un certain nombre de prisonniers" palestiniens.
Le Hamas avait annoncé plus tôt dans la journée, étudier des «propositions» en vue d'un cessez-le-feu à Gaza, après que Donald Trump a dit qu'Israël était favorable à une trêve de deux mois.
Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a de son côté appelé à ne pas «manquer» une occasion de libérer les derniers otages retenus dans le territoire palestinien ravagé par 21 mois de guerre.
M. Saar a estimé qu'une «large majorité au sein du gouvernement et de la population [était] favorable au plan de libération des otages», sans donner plus de détails sur ce plan. «Si l'occasion se présente, il ne faut pas la manquer».
Donald Trump a assuré mardi qu'Israël avait accepté de finaliser les termes d'un cessez-le-feu de deux mois à Gaza et a exhorté le Hamas à l'accepter.
Pourtant, aucune piste tangible n'a encore émergé des tractations et l'horizon d'une fin des combats suscite des débats en Israël, des ministres d'extrême droite s'y opposant tant que le Hamas est toujours actif.
«Nous n'avons qu'un mot à leur dire ce matin: honte !», a taclé le Forum des familles, principale association de proches des otages retenus à Gaza, et fer de lance de la mobilisation pour exiger du gouvernement un accord pour leur libération.
Pour Nadav Miran, frère de l'otage Omri Miran et membre du Forum de l'espoir, qui regroupe des proches d'otages opposés aux négociations avec le Hamas, un accord partiel «n'assurerait pas le retour de tous les otages (...), il faut les ramener tous en une fois».
Mort du directeur d'un hôpital
La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent sur Israël lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas.
Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.
À Gaza, 33 personnes ont été tuées mercredi dans des frappes et des tirs de l'armée israélienne, a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile locale.
Neuf Palestiniens ont été tués dans deux frappes aériennes nocturnes, l'une dans la ville de Gaza (nord) et l'autre à al-Mawasi (sud), selon cet organisme de premiers secours.
Après le lever du jour, cinq personnes, dont au moins deux enfants, ont été tuées dans une attaque israélienne au drone sur une maison située près de Deir al-Balah (centre), selon la même source.
Dans la journée, M. Bassal a également fait état de sept morts dans une frappe israélienne sur un appartement à Gaza-ville, dont le directeur d'un hôpital, le Dr Marouane Al-Sultan.
L'armée israélienne a annoncé avoir intercepté en fin de journée, au-dessus du sol israélien, deux « projectiles » en provenance de la bande de Gaza, ainsi que la mort au combat d'un de ses soldats, âgé de 19 ans.
Elle a indiqué cette semaine avoir élargi ses opérations à Gaza, où elle dit vouloir «démanteler les capacités militaires du Hamas en réponse aux attaques sauvages» du mouvement palestinien.
Enfants en sang
Dans la journée, plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées dans la cour de l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud) avant l'inhumation des cinq membres de la famille Abou Taimeh, tués quelques heures plus tôt.
À l'intérieur de l'établissement, qui ne fonctionne plus que partiellement en raison de pénuries, plusieurs enfants couverts de sang sont pris en charge.
Pendant ce temps, dans la zone d'al-Mawasi, des passants regardent stupéfaits ce qui reste d'une tente visée par une frappe israélienne.
Y vivaient certains des blessés conduits à l'hôpital, comme de nombreux Gazaouis qui, contraints de quitter leur logement à cause de la guerre, peuplent des camps de fortune.
Il ne reste plus qu'un amas de casseroles et de couvertures, et encore du sang au sol.
L'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
Plus de 57.012 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, jugées fiables par l'ONU.
AFP
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