
La Russie s’oppose à la suspension décidée par l’Iran de sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a déclaré jeudi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Cette annonce fait suite au vote du Parlement iranien, qui a approuvé mercredi une suspension des échanges avec l’AIEA après une guerre de douze jours avec Israël, marquée par des frappes israéliennes et américaines sur des sites nucléaires iraniens.
«Nous souhaitons que la coopération entre l’Iran et l’AIEA se poursuive. Nous espérons que tous respecteront la déclaration répétée de l’Iran, qui affirme ne pas vouloir se doter de l’arme nucléaire», a déclaré Lavrov lors d’une conférence de presse à Moscou.
Pour que cette suspension entre en vigueur, le texte voté doit encore être validé par le Conseil des Gardiens, organe chargé d’examiner la législation en Iran. Ces derniers jours, Téhéran a reproché à l’AIEA de ne pas avoir condamné les frappes israéliennes et américaines sur ses installations nucléaires, ce qui a poussé les autorités à suspendre leur coopération. Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaeil Baqaei, a reconnu que cette décision allait forcément affecter le travail avec l’agence internationale.
De son côté, le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a vivement critiqué cette suspension, rappelant que la coopération avec l’agence est «une obligation juridique» et non une faveur.
Les pays occidentaux, notamment les États-Unis, ainsi qu’Israël, suspectent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire, accusations démenties par Téhéran qui défend, avec le soutien de Moscou, son droit à un programme nucléaire à usage civil. La Russie dispose par ailleurs de plusieurs centaines de spécialistes sur le site de la centrale nucléaire de Bouchehr, dans le sud-ouest de l’Iran, via son agence Rosatom.
AFP
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