Irak: enquête après des frappes de drones visant les radars des bases militaires
Des attaques de drones ont visé plusieurs bases militaires en Irak dans la nuit de lundi à mardi, endommageant notamment des radars sans faire de victimes. ©IB

L'Irak a lancé mardi une enquête sur une série d'attaques de drones piégés lancés avant l'aube contre plusieurs bases militaires, qui ont endommagé les radars aériens de deux sites, près de Bagdad et dans le sud.

Ces attaques n'ont pas été revendiquées dans l'immédiat. Des responsables sécuritaires interrogés par l'AFP n'étaient pas en mesure de désigner leurs auteurs, dans un contexte régional explosif après douze jours de guerre entre l'Iran et Israël.

Les «drones-suicides» ont «causé des dégâts importants aux systèmes de radar» sur la base de Taji, au nord de Bagdad, et sur la base aérienne de l'Imam Ali, dans la province de Dhi Qar (sud), sans faire de victimes, selon un communiqué du gouvernement.

«Les forces irakiennes ont déjoué d'autres tentatives d'attaques sur quatre» autres bases et ont abattu les drones, indique le communiqué, soulignant que «tous les sites visés sont rattachés aux forces de sécurité irakiennes».

Le Premier ministre, Mohamed Chia al-Soudani, a ordonné à une commission sécuritaire «de haut niveau» d'«enquêter sur les circonstances de ces attaques et d'en identifier les auteurs».

Avant l'aube, un responsable du ministère de l'Intérieur, s'exprimant sous anonymat, avait aussi rapporté à l'AFP «la chute d'un drone» dans des terres agricoles de la région de Radwaniya, à environ 10 km à l'ouest de l'aéroport international de Bagdad.

Lundi soir, des frappes iraniennes ont visé une base américaine au Qatar, en riposte aux bombardements menés par Washington le week-end sur des sites nucléaires en Iran. Les États-Unis ont indiqué avoir été prévenus par Téhéran.

Depuis le 13 juin, Israël et l'Iran se livrent une guerre d'une ampleur sans précédent. Le président américain, Donald Trump, a annoncé l'entrée en vigueur mardi d'un cessez-le-feu, qu'Israël a dit avoir accepté mais que l'Iran n'a pas confirmé avoir avalisé.

L'Irak a l'habitude de pratiquer un exercice d'équilibriste pour s'épargner les répercussions des conflits régionaux : allié indéfectible de son voisin iranien, il soigne aussi un partenariat stratégique et militaire avec Washington.

Au début de la guerre, Bagdad avait appelé Washington à «empêcher» l'aviation israélienne de violer l'espace aérien irakien pour attaquer le territoire iranien.

Mais les influents groupes armés irakiens pro-Téhéran ont durci le ton ces derniers jours, menaçant de s'en prendre aux intérêts américains dans la région si Washington s'impliquait militairement dans le conflit.

Ces mêmes factions par le passé ont effectué des dizaines de tirs de roquettes et frappes de drones contre les soldats américains déployés en Irak avec une coalition internationale antijihadistes.

Une source proche de ces groupes alliés à Téhéran a démenti auprès de l'AFP toute implication dans les attaques de drone nocturnes. Une deuxième source engagée avec une de ces factions a mis en cause Israël et son grand allié américain.

«Nous ignorons encore si ces drones ont été lancés depuis l'Irak même ou de l'étranger», a de son côté indiqué à l'AFP un haut responsable sécuritaire.

Avec AFP

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